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Entretien

Eric Battut

Eric Battut
© DR
Éric Battut est auteur-illustrateur de livres pour la jeunesse. Il a illustré des contes classiques. Ses illustrations se caractérisent par de grands espaces sur lesquels évoluent de petits personnages et par une matière picturale très caractéristique. Il a obtenu de nombreux prix. Son dernier album "Quelle drôle d’idée, la guerre", petit conte philosophique à partir de 5 ans, a fait l’objet d’un article dans les sélections culturelles de Lea .

"L’image et le texte ne font qu’un, en même temps ils sont indépendants"

Selon les albums, vous créez le texte et les images ou vous êtes uniquement illustrateur. Quelles différences faites-vous entre ces deux activités ?

Eric Battut : Mon premier contact avec l’illustration a été à l’école Emile Cohl où, pour mon diplôme, j’ai illustré La chèvre de M. Seguin, Le petit chaperon rouge, Le chat botté. Je ne pensais pas à écrire des histoires moi-même ni que ces travaux seraient publiés. Ils l’ont été, mais d’abord les éditeurs n’en voulaient pas, soit qu’ils étaient surpris par ma manière, soit qu’ils ne voulaient pas de contes classiques déjà publiés des dizaines de fois. Je suis entré dans le métier en presse et en édition en même temps en 96-97. En presse j’illustrais deux textes qu’on me proposait (Bayard). En édition je proposais texte et images pour mon premier album Pêcheur de couleurs chez Didier Jeunesse. Les images ont été acceptées, mais le texte a été réécrit par M. Piquemal. Ces expériences m’ont fait comprendre que si j’avais des sujets dont j’aimerais parler aux enfants, je devais inventer mes histoires et progresser pour la musicalité des phrases. Depuis, dans la plupart de mes albums en édition ou histoires en presse, je fais texte et images. Je travaille peu sur commande sur le texte d’un autre auteur : je suis plus à l’aise avec mes mots et images pour parler des thèmes qui me touchent. Quand j’ai illustré Perrault, Andersen, Grimm, j’ai choisi des contes qui me plaisaient. Je crois que, pour la création des images, il n’y a pas de grande différence car si le texte est d’un autre auteur il faut se l’approprier. J’illustre un texte qui me parle. Les mots, les idées de l’auteur deviennent miens pour en faire naître des images.

Dans votre pratique d’auteur-illustrateur, entre le texte et l’image, l’un vient-il avant l’autre, ou bien les faites-vous dialoguer dès le départ ? Ou encore adoptez-vous un autre fonctionnement créatif ?

E.B. Quand je suis auteur-illustrateur, l’histoire vient avant le texte comme un scénario peu précis, des idées surtout visuelles, pas complètement en mots. Je fais un plan sommaire représentant les étapes de l’histoire sur une feuille A4 avec de tout petits croquis pour cadrer les images, situer les différents éléments. Je numérote les doubles pages, je note des bribes de texte, une suite de mots qui chante bien, une expression intéressante, je trouve les noms des personnages… En même temps je dois tenir compte des contraintes de l’édition : je ne travaille pas de la même façon sur une petite histoire en 2 pages pour la presse ou sur un album en édi...

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2 commentaire(s)

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dim, 18/01/2015 - 12:55
herve.thibon@orange.fr