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Le Musée des Merveilles

musée, histoire, géographie, météorite, Selznick, roman
couverture DR
À l’occasion de la sortie du film "Le Musée des Merveilles", de Todd Haynes, reparait le roman "en mots et en images" de Brian Selznick, son scénariste. Livre et film sont deux merveilleuses ouvertures vers le monde de l’enfance, de la quête et de l’appartenance, mais aussi du handicap. Avec courage et détermination, deux enfants s’arrachent à leur univers et se découvrent en affrontant le monde. Le film appelle à la lecture du livre, et inversement. Deux univers à réfléchir à travers les pistes pédagogiques jointes.

Avec son Musée des Merveilles, Todd Haynes a réussi l’adaptation quasi parfaite du roman de Brian Selznick, dont le travail graphique, pour le lecteur, est lui-même proche de ce que fait une caméra. Le titre anglais du roman est “wonderstruck”, littéralement, frappé d’étonnement ou d’émerveillement. L’enfant, plus que tout autre, connaît l’émerveillement, aussi ne s’étonnera-t-on pas de ce que demeure en chacun des deux enfants de la narration une telle capacité à s’émerveiller alors que leur expérience de la vie est si douloureuse. Les deux enfants vivent à deux époques différentes. Le premier, le petit Ben, vit au bord du lac Gunflint, à la frontière des Etats-Unis et du Canada, en 1977, année, comme tient à le préciser l’auteur, de la grande panne d’électricité à New-York. La jeune Rose vit dans la banlieue de New-York, à Hoboken, en 1927, année qui consacre l’avènement du cinéma parlant. Le lecteur attentif aux coïncidences dans nos vies ne se demandera pas comment il est possible que ces deux êtres se rencontrent en 1977, il s’en émerveillera. Tout comme dans le roman, le film distingue la période du cinéma muet, en noir et blanc, du cinéma parlant et en couleurs. Dans le roman, seul le dessin en noir et blanc exprime la narration, ce qui convient d’autant mieux que la Rose de 1927 est sourde et muette. Ben, de son côté, déjà sourd d’une oreille à la naissance, le devient totalement lorsque la foudre frappe le téléphone qu’il utilise, en quête désespérée de l’identité de son père, alors que sa mère vient de mourir dans un accident de voiture. À son réveil à l’hôpital, il décide de partir pour New-York, véritable prouesse pour l’enfant si l’on songe à la distance qui sépare Gunflint Lake de la grande ville. Rose, quant à elle, quitte parfois la maison de son père pour voir des films où se produit sa mère, Liliane Mayhew, une actrice du muet. Lorsqu’elle voit un article de journal consacré à celle-ci jouant dans un théâtre de Broadway, Rose décide de la retrouver. Lorsqu’il se réveille à l’hôpital après l’épisode de la foudre, Ben décide de partir pour la grande ville, avec en poche quelques minces indices pour l’aider à retrouver son père, dont l’adresse d’une librairie. Après une brève étape dans le théâtre où sa mère lui signifie qu’elle ne veut pas d’elle, Rose s’enfuit. À cinquante ans de distance, les deux enfants visitent le Muséum d’Histoire Naturelle de New-York, lieu magique dont Ben va découvrir quelques secrets par l’intermédiaire du délicat Jamie qui, dans le film, vole par jeu son portefeuille. Au Muséum, point de départ de toute l’histoire, Ben est frappé par le Diorama des loups, si semblable à ce qu’il voit dans un rêve récurrent. Tout se dénoue et prend sens lorsque Ben trouve enfin la librairie et y rencontre sa grand-mère, q...

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