La nécessité de s’inscrire dans une continuité ne gomme pas la spécificité de l’école maternelle. Elle met en valeur les apprentissages que cette école permet au sein du système éducatif et son rôle essentiel. La continuité entre l’école maternelle et l’école élémentaire est un élément déterminant pour la réussite scolaire. Elle nécessite “un travail collectif et collégial” comme le souligne Viviane Bouysse au cours de l’entretien qui ouvre ce dossier. À ce travail s’opposent parfois des conceptions erronées de la “liberté pédagogique”, pouvant se traduire alors par “des positions défensives” qu’il y a lieu de dépasser précise-t-elle. Dans l’article, qui suit, Ève Leleu-Galland insiste sur la nécessité d’apprendre progressivement à l’enfant, en maternelle, à devenir élève. Pour ce faire, il doit prendre conscience de ce qu’il apprend à travers ses réalisations, et de ce qu’il va apprendre au CP. Ainsi accompagnée, la rupture qui s’opère au moment du passage au CP sera alors bénéfique pour l’enfant car “porteuse de progrès”. Le reportage offre un éclairage de ce qu’il est alors possible de faire. Des élèves de GS accueillent dans leur classe des élèves de CP auxquels ils racontent des histoires. Les activités menées antérieurement à ce temps de communication ont été pour eux l’occasion de progresser dans l’acquisition d’un oral scriptural propice à l’entrée dans l’écrit. Les élèves de CP leur lisent ensuite quelques textes, leur révélant ainsi que le passage au CP va les mener progressivement vers la lecture autonome. Ce dossier vise à des actions concertées entre les enseignants et préconise d’associer les parents à ce passage nécessaire d’une école à l’autre pour en assurer la réussite.