Les arts visuels : expression et découverte

Les orientations actuelles en font un champ obligatoire au même titre que la musique. Ces deux domaines apparaissent dans le chapitre “Pratiques artistiques et histoire des arts”. Si l’on accepte le principe que l’on ne peut enseigner l’Art, il faut se féliciter que les arts visuels fassent partie des disciplines d’enseignement. Mais qu’y fait-on ? Y apprend-on ? Qu’apprend-on ? Sur quels contenus fonder les apprentissages ? Pourquoi ? Comment ? C’est à ces questions que ces pratiques pédagogiques veulent apporter des réponses sous la forme de pistes de travail aussi concrètes que possible. Les propositions concernent à la fois le développement des pouvoirs d’expression des élèves et la découverte du champ culturel. Ces deux axes sont en réalité étroitement liés. En effet, les contenus sur lesquels on peut construire les apprentissages n’existent que dans les oeuvres. C’est donc aussi dans l’histoire de l’art qu’il faut aller chercher, c’est aux artistes qu’il faut emprunter procédés et techniques, démarches de création. Le référent culturel peut être l’élément inducteur du travail proposé aux élèves, il peut aussi venir l’illustrer, le compléter ou le relancer, mais il n’est pas un objet de copie. La mise en oeuvre est ensuite un problème de choix de procédure pédagogique. On pensera donc “arts visuels” sous forme de séquences incluant une ou plusieurs images d’oeuvres d’art qui seront mises en relation, à un moment donné, avec le travail vécu par les élèves. C’est le sens de la formule “faire et rencontrer”.

Faire
C’est se confronter aux outils, aux techniques, aux matériaux pour découvrir et s’approprier des constituants du langage plastique, pour se familiariser avec des démarches créatives, pour s’investir personnellement dans un travail conscient, de plus en plus personnel. Percevoir des “formes, des couleurs, des matières...” s’apprend, tout comme composer une image en deux ou en trois dimensions. Il ne suffit pas de regarder une oeuvre pour en saisir le sens. Expérimentations, manipulations et créations sont au service du développement du “sensible”. On comprend donc l’importance du “faire”, comme le soulignait déjà Alain, affirmant que “Le grand secret des arts et aussi le plus caché, c’est que l’homme n’invente qu’autant qu’il fait et qu’autant qu’il perçoit ce qu’il fait.” Importance donc du faire, mais en visant des effets de sens. On saisit alors que les opérations plastiques deviennent les réels vecteurs des apprentissages à travers une pratique éminemment concrète.

Rencontrer
C’est avant tout retrouver dans un travail d’artiste quelque chose que l’on connaît. C’est percevoir un constituant de l’oeuvre relevant le plus souvent du langage plastique ou de la techniqu...