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Entretien

Eltono - L’art urbain pour créer du lien

  • Eltono - L’art urbain pour créer du lien
    © Eltono - Lynn - USA
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  • Eltono - L’art urbain pour créer du lien
    © Eltono - Dijon
  • Eltono - L’art urbain pour créer du lien
    © Eltono - Dijon
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    © Eltono - Dijon
Eltono est un artiste français connu pour ses fresques murales abstraites. Cet amateur d’architecture a développé au fil des années une démarche artistique singulière. Il n’hésite pas à faire intervenir le hasard et les mathématiques dans son travail, qu’il veut le plus collaboratif possible. Nous lui avons posé quelques questions pour mieux saisir ses ambitions.

Depuis quand pratiquez-vous l’art urbain ? Pouvez-vous nous présenter un peu votre parcours ?

C'est un parcours très simple, j'ai commencé le graffiti au collège en 1989, le graffiti m'a aiguillé vers des études d'art et c'est la synthèse entre le graffiti et l'art qui a donné le sens à ma pratique d'aujourd'hui.

La géométrie, les mathématiques et l’aléatoire ont une place particulière dans votre travail. Comment présenteriez-vous votre démarche ?

Développer une pratique artistique illégale dans la rue nous impose d'être sujets aux aléas des différentes situations dans lesquelles nous nous retrouvons, c'est l'opposé à la création en atelier qui est confortable et contrôlée. C'est l'observation de ces aléas et la recherche autour de l'idée de les apprivoiser qui m'a poussé à expérimenter au-delà du simple aspect esthétique de l'art dans la rue. Autant dans mon travail en galerie que dans mes peintures murales, j'introduis toujours des facteurs extérieurs et qui auront une influence incontrôlable sur le résultat final des oeuvres. La rue m'a enseigné à m'adapter et à créer en prenant en compte la contrainte et l'entrave. C'est pour cette raison que la perte de contrôle d'une partie du processus créatif est omniprésente dans mon travail, lors de mes interventions en ville et dans mes peintures murales génératives où le hasard intervient et prend le contrôle du devenir de l'oeuvre.

Mon goût pour la géométrie et les mathématiques vient simplement du support sur lequel j'interviens. Mon travail s'est toujours adapté aux bâtiments et à l'architecture en général, donc la géométrie et l'abstraction se sont imposées naturellement.

Vous avez mené plusieurs projets avec des écoles, que vous apportent ces interventions auprès du public scolaire ?

Au moment d'intervenir dans l'espace public et pour intégrer une oeuvre dans un contexte, je pense qu'on ne peut pas travailler sans prendre en compte deux choses importantes : le respect du support (le bâtiment et l'architecte qui l'a dessiné) et le respect des usagers (ceux qui vont voir l'oeuvre au quotidien). Selon moi, il est primordial d'intégrer l'oeuvre formellement et socialement. C'est pour cela que beaucoup de mes peintures murales génératives sont aussi participatives, pour octroyer d'emblée un statut local à l'intervention. La participation, la médiation et le dialogue sont les meilleurs moteurs pour l'acceptation et l'intégration d'une oeuvre dans son environnement. Le milieu scolaire est un vecteur local parfait dans ce sens. Le côté éducatif vient ensuite naturellement, la créativité est un ciment pour l'apprentissage et elle s'applique à tous les domaines dans la vie courante. J'adapte les règles des processus génér...

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