3 questions à... Brigitte Rodriguez

Quel est l’intérêt de conduire de petits élevages en classe ?
Ils sont multiples. Il ne s’agit pas seulement d’avoir des animaux et de les nourrir. Les élèves doivent apporter des soins ; ainsi, ils prennent conscience de la fragilité d’un être vivant, de sa dépendance. À l’école, les élevages permettent de développer les capacités d’observation sur la morphologie, mais aussi sur les comportements des animaux. Passée la phase d’émerveillement, les enfants peuvent relever des indices, émettre des hypothèses, et vérifier par l’observation directe. Travailler sur les préférences alimentaires, la reproduction, la croissance, la locomotion sont alors des pistes pédagogiques faciles à exploiter. Ainsi, des élèves se sont étonnés de voir une “boule” attachée à la patte d’un petit phasme. Est-ce qu’il porte une graine pour la manger ? La question suscitée par l’observation a permis d’émettre d’autres hypothèses, de mettre en place des protocoles expérimentaux ; les réponses sont venues de l’observation continue.

Peut-on introduire n’importe quel animal en classe ?
Non, il existe une loi (1)qui interdit certains élevages : ceux des animaux protégés. Un élevage en classe doit être réfléchi. Outre l’apport de soins, on installe un ou des animaux dans sa classe dans un but précis : connaître les caractéristiques et les fonctions du vivant. Le côté affectif ne peut pas être le seul motif. Le choix doit être judicieux. On n’installe pas d’animaux à caractère dangereux, ni trop difficiles à assumer (installation encombrante, sophistiquée, coûteuse, taille de l’animal…). Selon les objectifs, il est plus pertinent de choisir tel ou tel élevage. Par exemple, pour travailler sur la croissance, on peut mettre en place trois types d’élevages afin d’observer une croissance continue, une croissance par mue et une métamorphose (escargots, phasmes, ténébrions). Il est nécessaire de réfléchir à l’espace qu’occupe l’élevage ainsi qu’aux contraintes qui y sont liées.

Comment peut-on dépasser les contraintes comme la période des vacances ou la présence d’élèves asthmatiques ou allergiques ?
Le maintien d’un élevage tout au long de l’année peut poser des problèmes d’organisation. Tout d’abord, il est possible de réaliser certains élevages sur une période très courte (mouches, vers de terre, coccinelles…). Une fois les investigations terminées, il est possible de libérer les animaux dans la nature. On peut aussi faire venir l’élevage d’un élève, d’un particulier… Pour un élevage en classe, plusieurs solutions sont possibles. L’élevage peut être confié aux bons soins d’un élève et de sa famille. Les informations nécessaires doivent être données aux parents de l’élève. Une rotation peut être mise en...