Découvrir le vivant
Les enfants de maternelle sont curieux par nature et prompts à poser des questions (nous sommes à l’âge des "pourquoi ?"), ils ne sont pas moins prompts à trouver d’eux-mêmes des réponses presque toujours anthropomorphiques ou magiques puisqu’ils ramènent tout à eux-mêmes.
Pour entrer dans une éducation plus scientifique, il faudra cependant commencer par écouter les enfants : d’abord se savoir écouté incite chacun à parler, ensuite parce que les “mots d’enfants” sont une source inépuisable d’amusement et d’étonnement pour les adultes. En exprimant leur représentation du monde, ils vont apprendre à l’enseignant à situer sa classe et parfois à se situer lui-même par rapport à une réalité objective : les questions surprenantes nous mettent en face de nos manques et de nos erreurs.
L’expérimentation est sans doute la meilleure réponse pour amener les enfants à revoir leurs conceptions premières, s’agissant du monde du vivant ; le travail sur les végétaux constitue une approche facile : les coquillettes ne poussent pas, la plante privée d’eau et de lumière meurt. Ce sont là des expériences sans trop de dommages collatéraux et qui forment l’esprit puisqu’elles mettent les élèves en face de réalités bien concrètes. Encore faut-il que la prise de conscience s’accompagne de la parole, de l’explication, de la représentation chez les plus grands et même d’un début de généralisation.
Les élevages sont un peu plus difficiles à mettre en place, l’adulte sait que même les plus modestes insectes ou les escargots ont besoin pour survivre de conditions particulières. C’est là que l’on trouve les limites de l’expérimentation “sauvage” maintenant décriée, avec raison. Mais c’est cependant pour les élèves l’occasion d’apprendre qu’ils ont un rôle à jouer dans l’environnement, que leur responsabilité est engagée pour la survie de leurs protégés. Nous sommes ici autant dans le domaine de la morale que de la science.
Mais, malgré leur intérêt pour le monde qui les entoure, les enfants de cet âge sont d’abord tournés vers eux-mêmes, et c’est en leur apprenant à regarder leur propre corps, leurs propres signes de vie qu’on va les amener à mieux comprendre ce qu’est le vivant. Les découvertes sensorielles sont privilégiées dans ce domaine, les sens étant à la base de toute relation à l’environnement. Mais il ne faut pas oublier que le mouvement est pour les élèves le premier symbole de la vie : courir, sauter, trouver le bon geste sont essentiels à la découverte du corps.
L’étude du monde du vivant a toujours une composante éducative globale : elle permet de développer de nombreuses compétences : dans le domaine du langage, toute observation, toute expérience ne prend vie que lorsqu’elle est mise en mots. De plus, les problèmes soulevés appell...