L’évaluation initiale
La liste des items à observer a quelque chose d’un peu effrayant ! Comment ? Faut-il évaluer tout cela ? Tout le temps de la semaine et de l’année semblerait ne pas y suffire ! Essayons de raison garder : il ne s’agit pas de tout évaluer, toujours, ni pour tous. En début d’année, beaucoup d’entre nous se font vite "une idée", dictée par l’expérience et le bon sens de ce que leurs nouveaux élèves connaissent et savent faire.
Comment évaluer ?
Pourtant… nous savons aussi ce que les programmes demandent aux enfants d’avoir construit au cours de l’année scolaire, et, pour construire, mieux vaut s’appuyer sur de solides fondations, "les bases" comme l’on disait encore il y a quelque temps, les prérequis comme l’indiquaient les formules d’une autre époque. Les évaluations initiales ne sont donc pas qu’une mode : certes, les enfants "à problèmes", les élèves "avancés" sont immédiatement perceptibles, il faudra néanmoins être au clair sur le niveau où en sont les uns et les autres, ainsi bien sûr que la majorité (pas vraiment) silencieuse des élèves "moyens". Pour cela, pas question naturellement d’instaurer des "examens" de début d’année, il s’agit d’observer au cours d’activités et dans des situations diverses – et cela plusieurs fois – les réactions de tel ou tel enfant dans les domaines privilégiés du langage et du comportement mais aussi sur le plan de la motricité ou de l’ouverture au monde.
L’intérêt d’avoir une grille pour faire ce travail est de nous permettre de noter les progrès de chacun. Les évaluations initiales se doivent d’être suivies de beaucoup d’autres, formatrices si possible, c’est-à-dire effectuées avec l’enfant et selon sa propre perception de ses compétences. C’est plus facile en grande section, possible chez les moyens, mais en petite section, et surtout face aux élèves qui ne parlent pas, il est indispensable de noter par exemple que Louis, d’abord tout à fait "absent" de la vie de la classe a aujourd’hui réagi à l’appel de son prénom, que plus tard, il se décidera à y répondre par la parole… et s’il ne se décide pas, commencer à mettre en place un groupe de besoin où, en petit comité, il aura plus de facilité à s’exprimer.
Pourquoi évaluer ?
En tout cas, on saura se garder de considérer ces observations, informelles dans leur mise en place mais soigneusement notées, comme "prédictives". L’école maternelle telle que la définissent encore les programmes prend en compte les besoins des enfants en respectant les rythmes de vie et d’apprentissage de chacun, en laissant aux enfants le temps d’explorer, d’essayer, de se tromper. Elle offre des occasions de se dépasser pour que chacun se rende compte qu’il franchit des étapes. Il s’agit d’une évolution permanente : il conv...