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Fiches pédagogiques
élémentaire

3 questions à... Valérie De Nadaï

3 questions à... Valérie De Nadaï
Valérie De Nadaï est conseillère pédagogique dans la circonscription d’Orléans Nord-Ouest. Elle fait partie de plusieurs groupes de travail départementaux.

Quel est le rôle des évaluations de début d’année scolaire ?
Si on se réfère à J.-M. De Ketele (1993), l’évaluation scolaire est un processus utilisé pour prendre des décisions. De mon point de vue, les évaluations diagnostiques sont utiles pour prendre deux types de décisions. D’une part, il s’agit de réguler la programmation annuelle des apprentissages. En effet, cette programmation annuelle est établie, a priori, par chaque enseignant, à partir des impératifs des programmes bien sûr, mais aussi de son système d’attentes et de représentations. À ce stade, la programmation est une sorte d’idéalité. L’évaluation diagnostique constitue un principe de réalité qui permet de débuter les apprentissages à partir de ce que sont réellement les élèves de la classe (des forces et des faiblesses). D’autre part, ces évaluations diagnostiques permettent de faire le point sur les performances de chaque élève et donc d’individualiser les parcours. Cette individualisation sera d’autant plus adaptée que les données recueillies lors de l’évaluation seront pertinentes, valides et fiables. Ainsi, il est utile de recourir à des évaluations étalonnées. Certaines circonscriptions en proposent. J’attire cependant l’attention sur le fait qu’aussi bien construites soient-elles, les évaluations ne donnent à voir que la performance (un résultat) de l’élève. Il est important, particulièrement pour les élèves qui ont été signalés en difficulté, de les observer en situation, voire de proposer un entretien d’explicitation afin de tenter de comprendre comment l’élève mobilise ses ressources cognitives. La pertinence des données recueillies est à ce prix.

Faut-il proposer ces évaluations dès le jour de la rentrée ou attendre quelques jours ?
Proposer ces évaluations dans les deux premiers jours de rentrée me paraît inapproprié, voire contre-productif pour les élèves les plus fragilisés vis-à-vis de l’estime de soi. L’estime de soi repose sur plusieurs composantes dont le sentiment de sécurité (Germain Duclos, 2004). Or, l’évaluation diagnostique s’incarne dans une forme instituée (Jean-Marie Barbier, 1985). Cela signifie que ses objectifs, ses modalités de passation, ses résultats et ses usages sont explicites pour les élèves. On peut ainsi générer insécurité et malêtre qui agissent défavorablement sur le système de motivation des élèves (Favre, 2010) et sur les relations entre les élèves et l’enseignant. Il me paraît indispensable que le cadre affectif et sécurisant de la classe soit créé avant de poser explicitement un jugement sur l’enfant.
Cependant, l’évaluation reste un acte social universel (Barbier, 1985) et, dès la rentrée, on peut tout à fait, par le biais d’une observation bien orientée mais implicite, c...

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