3 questions à... Noël Robichon
Quel est l’intérêt d’apprendre rapidement aux élèves la place de la Terre dans l’univers ?
La seule notion qu’il est possible d’aborder est celle de l’insignifiance de la taille de notre planète dans l’univers. Entrer dans le détail de l’échelle des distances est une gageure. Même pour les astronomes professionnels, les distances dans l’univers sont tellement grandes qu’elles restent des abstractions trop loin de notre expérience sensible pour être pleinement appréhendées.
Même dans le système solaire, les distances des planètes entre elles sont considérables par rapport à leurs tailles. En revanche, il est possible d’illustrer cela en construisant une maquette du système solaire à une seule échelle dans la cour de l’école. Avec un Soleil de 15 cm, la Terre ne fait que 1,5 mm et il faut la placer à 16 mètres du Soleil. Jupiter, la plus grosse des planètes du système solaire, fait 1,5 cm et se retrouve à plus de 80 mètres du Soleil. À cette échelle, l’étoile la plus proche est à plus de 4 000 kilomètres !
Quelles démarches conseilleriez-vous pour aborder l’astronomie avec les élèves de primaire ?
Au cycle 3, les élèves ont un sens de l’abstraction suffisant pour comprendre les mouvements de la Terre (rotation sur ellemême et révolution autour du Soleil) à l’aide d’un globe terrestre et d’une lampe. De même, il est facile d’observer le mouvement apparent du Soleil dans le ciel ou le mouvement diurne des étoiles, ou de reproduire ces mouvements à l’aide d’un logiciel de planétarium comme Stellarium. La grande difficulté est de concilier ces deux visions : la vision extérieure des phénomènes et leur traduction en terme d’observation au sol. Une possibilité est de fixer une petite webcam sur un globe terrestre que l’on pourra orienter vers les différents points cardinaux et d’entourer le globe terrestre de petites étoiles et d’une lampe pour le Soleil. L’image prise par la webcam reproduira assez fidèlement l’horizon dans la direction considérée et le mouvement apparent des étoiles et du Soleil.
Existe-t-il un lieu qui permettrait aux élèves d’observer d’eux-mêmes les étoiles ou l’espace proche de la Terre ?
Observer, ne serait-ce qu’à l’oeil nu, un ciel nocturne bien noir est une expérience indispensable. Tout lieu à l’horizon dégagé peut convenir. Mais le gros problème est la pollution lumineuse. Les enfants des campagnes sont privilégiés par rapport à ceux des villes. Dans le cadre scolaire, on pourra profiter d’une classe transplantée pour prévoir une soirée d’observation ou, mieux, organiser une classe de découverte sur le thème de l’astronomie. Mais même dans la cour d’une école avec un ciel épouvantablement lumineux, les planètes sont visibles. En hiver, la nu...