S’orienter à l’école maternelle

Publié le Vendredi 01 Février 2013 - Par Olivier Barsolle

Qui n’a pas été marqué dans son enfance par l’histoire du Petit Poucet ? Cette sensation d’aller dans l’inconnu, de s’y perdre, est à la fois fascinante et inquiétante. Surtout s’il s’agit d’un milieu naturel tel que la forêt, où les repères sont plus difficiles à appréhender, où d’autres êtres vivants habitent…

C’est pourtant bien ce à quoi nous amènent les activités d’orientation : apprendre à savoir se retrouver et évoluer dans un environnement inconnu.

Les enjeux à l’école maternelle
Dans notre vie quotidienne, nous ne réalisons même plus que nous mobilisons régulièrement des compétences de repérage et d’orientation ; pour aller au travail, nous rendre chez des amis, faire nos courses, nous mémorisons des lieux, des déplacements.
Parfois, nous sommes mis en difficulté quand le déplacement est nouveau, ou quand il s’agit de relier pour la première fois deux lieux pourtant connus séparément… ou quand nous nous sommes toujours fait conduire et que pour la première fois nous devons retrouver seuls un trajet.
C’est bien dans cette situation que se trouve le jeune enfant. Jamais il n’a eu à se soucier de prendre en charge seul ses déplacements, il a toujours donné la main à un adulte, un aîné. L’école va l’aider à développer son autonomie, en lui apprenant à observer le monde autour de lui, voir comment sont organisés les éléments les uns par rapport aux autres, et garder cela en mémoire. L’activité sociale de référence, la course d’orientation, consiste à parcourir le plus vite possible, seul ou en équipe, un trajet ponctué de balises, en milieu naturel inconnu et accidenté. À l’école maternelle, même si les situations aménagées par l’enseignant sont simplifiées, les enjeux pour l’enfant sont les mêmes.

Les programmes
Les programmes pour l’école maternelle ont depuis longtemps indiqué l’importance de développer la compétence "s’adapter à des environnements variés". Les programmes de 2008, dans le chapitre "Agir et s’exprimer avec son corps", précisent également la nécessité d’apprendre à “se repérer et se déplacer dans l’espace, à décrire ou représenter un parcours simple”, “ils apprennent à suivre des parcours élaborés par l’enseignant ou proposés par eux ; ils verbalisent et représentent ces déplacements”. On retrouve ces recommandations dans les domaines "Découvrir le monde", "Se repérer dans l’espace" : "les enfants apprennent à se déplacer dans l’espace de l’école et dans son environnement immédiat. Ils parviennent à se situer par rapport à des objets ou à d’autres personnes, à situer des objets ou des personnes les uns par rapport aux autres ou par rapport à d’autres repères […]. Les enfants effectuent des itinéraires en fonction de consignes variées et en rendent compte (récits, représentations graphiques)."
On voit bien que les enjeux de ces activités dépassent largement le domaine purement moteur. Il s’agit d’être capable de passer de l’espace vécu à l’espace représenté et inversement. Se décentrer de l’action, conceptualiser l’espace ; savoir écouter, dir...