L’instruction civique
Une instruction calquée sur l’Histoire
Tout commence avec Jules Ferry et la loi de 1882 rendant l’école primaire laïque et obligatoire. La volonté de créer un citoyen avec une identité nationale est forte. Il s’agit de former des élèves qui devront, une fois adultes, transmettre des valeurs républicaines fondées sur des droits et des devoirs clairement identifiés. La dimension politique est au coeur de l’idée républicaine et notamment le vote. De programmes en programmes cette instruction civique est associée à la morale mais aussi à l’histoire et la géographie. Parfois on la réserve aux élèves de primaire, parfois on l’imagine plus appropriée au collège ou au lycée. Le champ de la mise en oeuvre est toujours difficile à délimiter. La complexité est dans l’équilibre souhaité entre connaissance des institutions, droits, devoirs politiques et organisation du vivre ensemble autour de libertés individuelles. À cela s’ajoute la perspective historique : prendre un recul suffisamment important pour définir le citoyen d’aujourd’hui en fonction du citoyen du demain, sans occulter les valeurs fondées par le citoyen d’hier !
En élémentaire…
Au départ, les élèves de primaire apprennent “les humanités” dans une instruction civique encore mal définie entre morale et devoir républicain. Ce n’est qu’après la Libération que l’instruction civique et morale est clairement identifiée, apparentée à une discipline et enseignée à l’école primaire pour disparaître en 1969 comme discipline à part entière. Les mouvements socio-économiques et la méfiance à l’égard d’une hypothétique “idéologie dominante” auront raison de la discipline. “L’éducation civique” ne réapparaît au primaire qu’en 1985 avec Jean-Pierre Chevènement. Les compétences sociales et civiques sont mises en avant dans le Socle commun de connaissances et de compétences de 2005. L’éducation civique est alors renforcée dans les programmes de 2008 avec la réapparition de “l’instruction civique et morale”. Aujourd’hui, elle fait l’objet d’une profonde réflexion. Une mission sur la morale laïque est lancée par Vincent Peillon, on parle en parallèle “d’enseignement moral et civique” dans la nouvelle loi d’orientation et de programmation. Instruction, éducation, enseignement ?
Des compétences pour décrypter notre monde
Dans les programmes de juin 2008, le parcours civique de l’élève se compose de différents domaines qui font appel à des compétences transversales comme, par exemple, le sens critique et le sens de la responsabilité. Ces valeurs sont déclinées selon deux axes généraux qui existent déjà dans le Socle commun : la vie en société et la préparation à la vie de citoyen. Les connaissan...