Rentrée post-confinement : quelle école pour demain ?
Cette rentrée scolaire 2020 est exceptionnelle à plus d’un titre. Elle survient après un printemps bouleversé par le confinement et durant lequel, enseignants de tous les niveaux, vous vous êtes engagés et avez innové pour maintenir le lien avec les élèves et leurs parents et pour assurer la mise en œuvre des programmes. Nous vous proposons dans ce dossier de rentrée de tirer les leçons de cette période et surtout de nous projeter ensemble dans l'école de demain qui se dessine déjà, à travers des entretiens de spécialistes, des témoignages d'enseignants et des conseils pratiques.
Dans un grand questionnaire [1] lancé sur Lea les professeurs ont d’abord retenu de cette période une percée de l’usage des outils numériques. A travers une prise en main progressive d’outils très variés, ils ont, la liste n’est pas exhaustive, concocté des tutoriels, se sont lancés dans des visioconférences, ont créé des chaînes Youtube, multiplié les tutorats individuels, découvert Padlet, le « mur virtuel collaboratif » ou les outils développés par le réseau Canopé… Qu’ils aient testé, détesté (ou approuvé) Zoom ou Microsoft Teams, rejoint les adeptes de Google Classroom ou de l’application Klassroom, il restera une empreinte profonde du numérique en classe. Le « distanciel » a montré « la nécessité d’accompagner pas à pas les élèves et leurs parents », même pour les questions techniques, souligne dans ce dossier [2] Line Numa-Bocage, professeur des universités spécialiste du numérique.
Comment ce numérique fera-t-il à terme partie intégrante de l’école ? Comment s’intéresser efficacement aux conditions de travail des élèves en dehors de l’école ? Quel rôle pour les parents ? Ces enjeux se posent de manière crue en cette rentrée scolaire. Ces questions pourraient trouver des éléments de réponse concrets, par exemple dans l’ouverture de salles informatiques en dehors des heures de cours ou dans le développement de la pédagogie différenciée en fonction du niveau de chacun, suggère le sociologue François Dubet [3] qui se projette pour nous dans l’école de demain.
Durant le confinement, les enseignants ont aussi mesuré les difficultés de certains parents à suivre le travail de leurs enfants et la bonne volonté de la quasi-totalité d’entre eux, a constaté le sociologue Pierre Périer [4]. De quoi donner davantage de contenu à la notion de coéducation, peu exercée au quotidien, à condition qu’elle parte de la réalité de la vie familiale et du contexte local, ajoute-t-il.
Ancrer les nouvelles pratiques nées au printemps dernier dans l’école, la classe et auprès des élèves, c’est ce à quoi vous allez vous atteler en tant qu’enseignants dans quelques jours. Parmi les milliers d’entre vous, quatre professeures des écoles partagent avec nous leur état d’esprit à l’orée de cette année si particulière. Entre motivation intacte, souv...