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"Le 21e siècle sera celui de la réduction des inégalités"

"Le 21e siècle sera celui de la réduction des inégalités"
À l’occasion de la webconférence (1) dont elle est l’invitée, Zahia Ziouani nous parle des vertus de la musique (notamment classique), son travail auprès des enfants, mais aussi de ses combats et des valeurs qu’elle incarne. Rencontre avec une femme d’engagement.

Lea.fr : Au-delà de votre combat contre les stéréotypes et l'ouverture de tous les milieux à la musique, quelles sont les vertus de la musique en général ? Et de la musique classique en particulier ?

Zahia Ziouani : La musique est un art qui procure de belles émotions, quel que soit le style de musique. Je trouve que la musique classique a ce pouvoir d’amener différentes émotions en même temps. Quand on écoute une pièce, et aussi quand on la joue, on peut ressentir des moments de tendresse, parfois un peu de nostalgie et de tristesse, également des sentiments d’amour. Ces états d’esprit sont très forts quand on se produit en concert. Lorsque je travaille avec les enfants, je plaide toujours pour jouer à un moment donné sur scène, en live. Durant un concert symphonique, l’échange d’énergie avec le public est toujours incroyable.

Comment les enseignants peuvent-ils exploiter les vertus de la musique classique ?

Z. Z. : Il est très profitable d’écouter des pièces en classe et je pense que les enseignants peuvent montrer que la musique classique n’est pas un art déconnecté du monde pour intéresser davantage les enfants. Certains compositeurs ont été inspirés par des faits historiques, des tableaux, ils ont douté aussi. Montrer que la musique est un univers simple rendra plus concret le lien avec les autres enseignements et donnera envie aux enfants de s’y intéresser.

Je pourrais conseiller trois œuvres : « La neuvième symphonie » de Beethoven pour le message universel fantastique, par rapport à son cheminement de vie, la révolution française, Napoléon, le lien avec la littérature. Les quatre mouvements sont différents et chacun mérite d’être analysé. J’aime beaucoup « La danse bacchanale » de Camille Saint-Saëns, pour la rencontre entre l’Occident et l’Orient, une pièce à mettre en relation avec les peintures orientalistes. Enfin, « L’oiseau de feu » de Stravinski, qui propose une autre façon d’entendre l’orchestre, les percussions, et que l’enseignant peut mettre en relation avec la danse.

Concernant l’égalité hommes – femmes, quel est votre regard sur la situation actuelle, mais également sur votre parcours, qui montre le champ des possibles ?

Z. Z. : Je constate qu’il y a eu quelques progrès mais encore beaucoup d’inégalités dans le milieu musical. En France, dix à quinze femmes sont cheffess d’orchestre et seulement une poignée sont à la tête d’un orchestre comme je le fais. Je me suis créée moi-même mes opportunités et j’ai montré la voie à une petite fille qui veut aujourd’hui devenir chef d’orchestre.

Les jeunes filles et les jeunes garçons ont besoin de voir qu’une femme est cheffe d’orchestre af...

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