En avril 2012, le site Éducnet rappelait les résultats d’une enquête Sofia-SNESGDL annonçant que 90 % des personnes sondées n’envisagent pas de lire un livre numérique. Force est de constater qu’à l’heure actuelle, et même avec l’expérience, le livre papier reste chez la plupart des lecteurs un support privilégié. Il leur apporte un meilleur confort visuel, permet de mieux appréhender le volume de l’ouvrage et favorise une lecture plus rapide. Pourtant, consulter un livre numérique présente de nombreux avantages tels que le prix, la légèreté, le gain de place, les copier/coller, la recherche de mots, la possibilité de vidéo-projeter, etc. C’est pourquoi, des usages émergents apparaissent. Qu’en est-il dans le domaine de l’éducation, et plus particulièrement lors de l’étape primordiale de l’apprentissage de la lecture et de sa consolidation ? Les livres numériques ont déjà fait leurs preuves dans ce domaine et auprès de personnes atteintes de troubles spécifiques tels que la dyslexie. Nous pouvons regrouper en trois points les principaux avantages constatés.

1. La personnalisation de l’affichage

Le livre numérique facilite la lecture des élèves atteints d’une baisse de l’acuité visuelle. L’élargissement des caractères à la demande leur permet ainsi d’accéder aisément aux mêmes oeuvres que leurs camarades.

2. L’enrichissement des contenus

Des synthèses vocales ou des enregistrements audio sont fréquemment inclus. Ils servent là encore la cause de la déficience visuelle mais peuvent aussi, selon les recherches de Clare Wood et al., rendre plus personnel les temps de lecture quand l’ajout de l’audio donne l’impression aux élèves que quelqu’un s’adresse directement à eux. La signification des mots, leur reconnaissance et la conscience phonologique des jeunes lecteurs en sont ainsi favorisées. En plus du son, d’autres contenus multimédia sont aussi possibles comme l’intégration d’animations dans le but de faciliter la compréhension des textes et les apprentissages. Par exemple, des livres numériques utilisant le système de Agnès Piquard-Kipffert et al.¹, permettent d’écouter une histoire tout en visualisant l’articulation sur un visage. Ils sont destinés à aider des élèves présentant des troubles du langage.

3. L’interactivité et le maintien dans l’activité

Les livres numériques peuvent présenter des zones activables permettant aux élèves de créer leur propre parcours mais aussi de maintenir leur attention. Une étude sur des élèves de CM2 menée par Lotta C. Larson¹ montre encore que les livres numériques favorisent les annotations. L’utilisation des outils le permettant et le contenu des notes sont toutefois très variés d’un lecteur à l’autre....