Les spécificités pédagogiques de la classe à plusieurs cours
Une classe de longue durée
Dans une petite école (3 ou 4 classes, ce qui est majoritairement le cas dans notre pays), celle-ci n’a pas de véritable commencement : si, à chaque rentrée, elle accueille de nouveaux élèves, elle compte toujours un certain nombre d’anciens. Beaucoup y passent plusieurs années, autant qu’elle compte de niveaux. Ce temps long fait qu’il s’y constitue une culture scolaire (des habitudes et des relations de travail, une organisation durable…) que chaque élève a le temps de décrypter et d’acquérir.
Cette stabilité n’est-elle pas cependant source d’immobilisme ? Un enseignant nouvellement nommé n’est-il pas entravé par les habitudes installées ? Rien ne lui interdit de conduire la classe à sa façon. Il lui faut néanmoins ne pas faire table rase du passé (ne pas, par exemple, décider sans concertation de placer, dans la classe, les "grands" côté cloison alors que depuis des années, être grand c’est se trouver côté fenêtre), écouter ceux qui étaient là avant lui (les anciens sont de précieux passeurs), et prendre en compte les savoirs déjà acquis (les habitudes d’autonomie, les relations de coopération…).
Un temps quotidien à organiser précisément…
Dans la classe à un cours, tous vivent la plupart du temps la même activité. Le maître peut, dans une large mesure, moduler sa durée : la raccourcir si elle est mal engagée, la prolonger si elle est particulièrement productive. Il pourra rendre demain à la lecture le temps qui lui a été pris par les captivantes recherches pour le défi technologique.
La journée de la classe à plusieurs cours se compose essentiellement d’activités spécifiques aux différents niveaux et d’activités communes. Ces dernières constituent des rendez-vous auxquels tous doivent arriver à temps. Les activités spécifiques doivent donc être pensées pour une durée précise et, en tout état de cause, pour pouvoir être arrêtées sans préjudice. Ces nécessités n’engendrent-elles pas un emploi du temps excessivement rigide ? La ponctualité n’interdit pas la souplesse : l’enseignant pourra éventuellement consacrer un peu plus de temps que prévu à conduire la passionnante séance d’écriture des GS, pourvu qu’il ne laisse pas les CP et les CE1 s’ennuyer et se disperser.
… et à partager équitablement
Lors des activités spécifiques aux divisions, l’enseignant prend souvent en charge un groupe pour y conduire une activité délicate ou particulièrement importante (une situation problème complexe, un apprentissage crucial…) et laisse les autres travailler en autonomie. Il lui faut bien entendu veiller à ce que tous bénéficient de sa présence active mais cela ne signifie pas forcément qu’il consacre à tous le même temps. Il peut ca...
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