La continuité école / collège
Les circulaires officielles sur l’organisation de la rentrée et celles de rentrée prévoient, tous les ans, des dispositifs destinés à assurer une transition réussie entre l’école et le collège. La circulaire du 26 août 2011 ne déroge pas à la règle : elle développe la continuité pédagogique et les moyens de l’assurer. Deux grands points sont détaillés : d’une part, favoriser la continuité des apprentissages avec le livret de compétences, le repérage des élèves en difficulté à partir des évaluations de CM2 et la construction commune d’un dispositif d’aides, la constitution de commissions de liaison pour travailler en concertation sur ces aides ; d’autre part, favoriser le travail en commun des enseignants sur les attendus, les contenus et les programmes respectifs, par la mise en place de projets interdegrés pour partager les cultures pédagogiques et par la formation des enseignants.
Ces préconisations ne sont pas nouvelles, elles ont été formulées dès la mise en oeuvre du collège unique. D’année en année, des opérations de liaison sont conduites dans les circonscriptions en lien avec les collèges, des efforts sont faits de part et d’autre. Malgré cela, la continuité reste difficile à assurer.
Dans l’entretien, François Dubet avance plusieurs raisons à cet état de fait. Il insiste sur la nécessaire formation des professeurs des écoles et de collège qui ont une culture pédagogique différente qui engendre des incompréhensions de part et d’autre. Dans son article, Danielle Manesse reprend et développe cette “affaire de culture professionnelle”. Les différentes publications présentées dans le bloc-notes abordent largement la question de cette différence de culture.
La circulaire précitée parle de partager les cultures pédagogiques. Mais ce partage, qui existe déjà à travers des projets comme celui présenté dans le reportage et comme ceux relatés dans la partie Pratiques du dossier et qui sont importants, est-il suffisant pour lever l’obstacle que représente cette différence de culture ? Ne faudrait-il pas, plutôt que de partager cette culture, construire une “culture de la scolarité obligatoire” ? Et là ce ne sont pas des préconisations incitatives dans des circulaires qui le permettront, mais l’élaboration d’un véritable projet scolaire et éducatif global pour l’école obligatoire avec une formation des enseignants digne de ce nom.