Partager
Dossiers
élémentaire
Entretien

Frédéric Reiss : La gouvernance de l'école

Frédéric Reiss : La gouvernance de l'école
© DR
Regroupements scolaires, établissements publics du primaire, socle commun étendu jusqu’à la 3e, Frédéric Reiss fait part de ses propositions pour revaloriser la fonction de directeur d’école.

Avant de rédiger votre rapport, vous avez rencontré de nombreux directeurs d’école. Quel constat en avez-vous tiré ?
Frédéric Reiss : Les tâches des directeurs se sont considérablement alourdies au fil des années. Tous m’ont dit “on croule sous les charges”. Même si, dans la loi, on dresse la liste de toutes les responsabilités que les directeurs ont, il en ressort clairement qu’ils n’ont pas les moyens de les assumer. Il y a tellement de choses auxquelles ils doivent veiller qu’en cas de conflit dur, ils sont totalement démunis. Il faut aussi faire une distinction entre les directeurs des petites écoles rurales et ceux qui sont en milieu urbain. Les propositions que je fais ne peuvent pas être les mêmes, il n’y a pas de réponse universelle. Vous préconisez de redéfinir le métier de directeur, de faire de son statut un véritable emploi.

Qu’apportera ce nouveau statut ?
F. R. : L’objectif ultime est de faire baisser le nombre d’enfants qui sortent du système scolaire à 16 ans sans diplôme ni qualification. Tous les rapports actuels (Institut Montaigne, Cour des comptes, par exemple) disent qu’en France nous ne mettons pas assez l’accent sur l’école pré-élémentaire et élémentaire. Ce statut donnerait au directeur une certaine autonomie dans son établissement. À titre personnel, je pense que le directeur d’école, qui fait souvent un boulot formidable, mérite d’être le leader pédagogique de son école. Il faut qu’il ait les moyens, après dialogue et discussion, d’imposer le projet d’école et la façon de faire. Ce nouveau statut lui permettra d’organiser son école comme il l’entend : répartir les classes entre les enseignants, faire fonctionner le projet d’école dans la durée pour avoir du personnel stable. Toutefois, même s’il sera consulté, les inspections pédagogiques resteront du ressort de l’IEN. Ce ne sera pas le directeur qui décidera de l’avancement ou non de ses collègues. Dans une école de 13 ou 14 classes, le directeur deviendrait le représentant de l’État et de son école en toutes circonstances.

Et pour les petites écoles ?
F. R. : Les petites écoles peuvent être regroupées. Pour moi, un directeur n’a pas besoin d’être physiquement présent dans son école à tous les endroits : des écoles peuvent travailler en réseau avec un responsable de site sur chaque site, le directeur étant là où il a été affecté. Toutefois, le directeur doit obligatoirement venir du sérail, contrairement aux principaux et proviseurs, et doit garder le contact avec la classe.

Avec ce nouvel emploi, vous évoquez un plan de carrière. Quel pe...

Je crée mon compte pour accéder à l'ensemble du dossier
J'y vais
0 commentaire(s)