Difficile de condenser en une cinquantaine de pages l’état de la science concernant l’intelligence artificielle et l’éducation. Le rapport tente de relever le défi de ce sujet très vaste. Il se découpe en six parties et cerne à travers celles-ci l’apport de ces technologies et les enjeux qu’elles présentent pour l’éducation. Petit bémol, il est construit exclusivement à partir d’extraits de recherche, ce qui en fait un document parfois décousu où les textes et les exemples se suivent sans forcément une cohérence globale. En résumé, les chapitres 1,5 et 6 sont les plus « utiles » pour les enseignants dans leur approche pédagogique.
Un des principaux intérêts du rapport est donc sa première partie, centrée sur la définition des termes du débat. Après un peu d’histoire, où nous apprenons que le terme d’intelligence artificielle (IA) a été utilisé pour la première fois en 1956 et que le premier article sur les neurones artificiels date de 1943, le texte caractérise dans un langage clair les différentes formes d’IA, ce qu’est l’apprentissage automatique ou l’apprentissage profond. Des pages très didactiques et utiles pour comprendre l’évolution depuis les premiers algorithmes jusqu’aux réseaux neuronaux.
Des avantages concrets en classe pour les enseignants et les élèves
Le deuxième chapitre s’attache ensuite à poser les enjeux pour les politiques publiques. Il présente le consensus adopté au niveau des États membres de l’Unesco ainsi que leurs recommandations. En France, la stratégie nationale pour l’IA a été initiée en 2018. La stratégie de l’intelligence artificielle en éducation doit proposer des solutions aux professionnels de l’enseignement et de la formation, aider aux apprentissages et aux décisions sans jamais se substituer aux personnes.
Après les enjeux politiques, ce sont les enjeux éthiques qui sont abordés. Là encore, les lignes directrices issues des institutions internationales sont précisées, dont les quatre considérations clés à intégrer proposées par la Commission européenne pour une future loi : il faudrait préserver l’action humaine et le contrôle humain, l’équité, l’humanité et la justification des choix ainsi que la transparence.
Plus concret, le quatrième chapitre s’attache aux usages pratiques en classe. Il liste les domaines d’application pour les institutions, les enseignants et les élèves. Au service de l’enseignant, une poignée d’usages sont indiqués : orchestration de la salle de classe, évaluation automatique, curation intelligente de plagiat ou détection de plagiat sont cités pour les professeurs. Au bénéfice des élèves, l’IA permet une dizaine de domaines d’application. Parmi ceux-ci, on compte l’aide aux apprenants à besoins éducatifs particuliers, la rédaction automatiq...