Enseigner le fait religieux
Un premier constat s’impose : les édifices religieux, les oeuvres d’art dans les musées ainsi que la musique sacrée occupent une place importante dans notre environnement culturel. Les programmes du cycle 3 font état explicitement en histoire de faits religieux qui ont fortement marqué la société : la christianisation du monde gallo-romain, les conflits et échanges en Méditerranée et la découverte de l’islam, les Croisades, les querelles religieuses entre catholiques et protestants… En histoire des arts, le théâtre gallo-romain avec sa fonction sacrée, l’architecture religieuse au Moyen Âge (églises, mosquées, synagogues), les vitraux et la musique religieuse (le grégorien et les oeuvres polyphoniques du XVIIe siècle) conduisent à aborder la question de l’enseignement du fait religieux.
Dans un premier temps, c’est une définition même de ce qu’est le fait religieux que s’emploie à donner Gracia Dorel-Ferré dans l’entretien qui ouvre ce dossier. Le fait religieux relève des questions fondamentales que, de tout temps, les hommes se sont posées sur le sens de la vie et les réponses diverses qu’ils leur ont apportées, précise-t-elle alors. L’enseignement du fait religieux n’est pas contraire à la laïcité qui résulte de la nécessité de dépasser les querelles de religion.
Dans l’article qui suit, on peut lire qu’il convient de considérer le fait religieux comme une “composante de société”. Comment alors parler du fait religieux à l’école ? “Par l’étude d’ensembles documentaires conduisant la comparaison entre ce qui est semblable et différent dans l’espace et dans le temps”, écrit l’auteure. Une méthode qui permet de relativiser, surtout si l’on adopte une démarche transdisciplinaire articulant histoire des arts et étude des périodes historiques correspondantes. “L’histoire des arts portant à la connaissance des élèves des oeuvres de référence qui appartiennent au patrimoine”1, c’est dans le cadre de la découverte de celui-ci qu’il a été permis de suivre, lors du reportage, une classe de CE2 dans la visite d’un édifice religieux. À cette occasion, l’attention a notamment été portée sur la symbolique du végétal, élément commun à plusieurs religions. Le thème du végétal est repris dans l’analyse conduite par Hervé Thibon qui montre comment l’observation et la pratique artistique permettent aux élèves de “mieux comprendre les fonctionnements de certains chefs-d’oeuvre de l’histoire, par ailleurs communs aux diverses religions”.
1. Qu’apprend-on à l’école élémentaire ?, Programmes officiels.