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Analyse

Ouverture de la concertation sur l’éducation prioritaire

Ouverture de la concertation sur l’éducation prioritaire
© michaeljung / Shutterstock
Après la phase de diagnostic, le temps est venu de passer à l’action. Le Ministère lance donc une grande concertation sur la refondation de l’éducation prioritaire, après avoir analysé le rapport sur l’évaluation de cette politique.

En juillet 2013, le ministre de l’Éducation nationale et la ministre déléguée à la réussite éducative recevaient le Rapport d’information sur la politique de l’éducation prioritaire, avec en annexe le “Rapport de diagnostic” sur l’évaluation de celle-ci.

Les constats
Ce rapport diagnostic d’une quarantaine de pages remarque d’abord que cette éducation prioritaire n’est que marginalement évoquée dans les textes de loi (et notamment le Code l’éducation), que les modalités de son évaluation n’ont jamais été clairement posées. Il relève surtout que cette politique publique n’a, jusqu’à présent, pas apporté les résultats attendus, dont celui de réduire les écarts de réussite entre les zones d’éducation prioritaire et les autres établissements. Actuellement, 2 139 écoles sont inscrites dans le dispositif ECLAIR (Écoles, collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite), 4 457 dans le RRS (Réseaux de réussite scolaire), 174 écoles étant encore rattachées à d’autres EP. Au total, plus d’un million d’élèves du 1er degré sont ainsi concernés. Un peu plus de 1 000 collèges sont concernés par les mêmes dispositifs (soit environ 500 000 collégiens), et moins de 200 lycées1. Les établissements bénéficiant de ces dispositifs se situent le plus souvent dans des quartiers concentrant des difficultés sociales, cette concentration justifiant les contextes d’enseignement particulier qui y sont développés. Le rapport relève que le nombre d’établissements étant inscrits à ces dispositifs n’a cessé de croître depuis le début des années 1980. Il revient aussi sur le travail en réseau induit par ces dispositifs, auxquels se sont ajoutés progressivement d’autres dispositifs périphériques d’accompagnement (classe d’excellence, cordées de la réussite, etc.). Cette juxtaposition a eu des incidences sur la conception même de l’éducation prioritaire, qui est passée d’une logique d’égalité de résultats à celle d’égalité de chances.
Le rapport revient également sur les acteurs du dispositif, en premier lieu les parents “les premiers éducateurs de leurs enfants”, et bien sûr les enseignants. Ces enseignants (plus de 59 000 dans le 1er degré) en moyenne plus jeunes (18% en collège contre 11% hors éducation prioritaire, 16% en école primaire contre 10% hors éducation prioritaire), doivent être capables de répondre à la demande forte des élèves, celle d’être dans une “vraie école”, qui, par un modèle clair, est capable de les rassurer. La Cour des comptes relève d’ailleurs ce paradoxe d’enseignants en moyenne plus jeunes, donc coûtant moins chers, mais souvent d’une efficacité moindre. Le rapport est à ce titre relativement lucide sur le manque de formation en la matière, qu’elle soit initiale ou continu...

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