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Analyse

Les quatre grandes étapes de l’histoire de l’enseignement des sciences

histoire des sciences, leçon des choses, pédagogie de l'éveil, démarche expérimentale, investigation, psychologie cognitive, OHERIC
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Comme nous le disons dans l'introduction de ce dossier, pour comprendre l’état actuel de l’enseignement des sciences, il est important de connaitre les fondements historiques qui ont conduit à l’enseignement des sciences aujourd’hui. C'est en retraçant les étapes de l’histoire de l’enseignement des sciences que nous comprenons son enseignement aujourd'hui.

La leçon de choses - Fin du XIXe siècle

La leçon de choses s’est imposée comme une méthode d’enseignement des sciences de la fin du XIXe siècle jusqu’à la refonte des programmes des années 1960. Cette méthode consistait à mettre l’élève en présence d’objets ou de documents afin de lui faire acquérir la connaissance scientifique. Elle supposait que l’observation ou la consultation de documents suffisaient pour faire acquérir les concepts scientifiques. La leçon de choses mettait aussi l’accent sur l’apprentissage d’un vocabulaire spécifique pour nommer les choses. Plus simplement, cette méthode privilégiait la qualité de l’explication.

La pédagogie de l’éveil – Dès 1960

La pédagogie de l’éveil, mise en place dès les années 1960, s’est appuyée sur les nouvelles théories du développement de l’enfant diffusées à cette époque. Ainsi, la psychologie cognitive a progressivement révélé certains mécanismes de l’apprentissage, notamment l’importance de tenir compte des « représentations » (ou « conceptions ») de l’élève et montré les limites d’une méthode basée sur l’observation, approche positiviste, empiriste et inductive, comme l’était la leçon de choses. L’apprentissage consiste dès lors plus en une interprétation, une reconstruction ou une transformation de concepts, plutôt qu’une simple mémorisation d’informations et de mots. La pédagogie de l’éveil part donc des questionnements de l’élève, de ses conceptions initiales et du primat de la problématisation sur l’observation. L’accent est également mis sur l’activité de l’élève et sur l’importance du tâtonnement expérimental.

La démarche expérimentale – Dès 1980

La pédagogie de l’éveil, jugée trop globale, a été écartée au début des années 1980 avec l’apparition dans les programmes d’un plus grand cloisonnement disciplinaire et le recrutement, dans le secondaire, d’enseignants possédant des formations spécifiques (physiciens, chimistes, biologistes, etc.).
La démarche expérimentale s’est alors imposée sous l’impulsion des enseignants qui voyaient en elle une méthode permettant d’améliorer l’acquisition des connaissances scientifiques tout en rendant les élèves « actifs ». Cependant, elle a souvent été dénaturée par ceux et celles qui l’ont introduite dans les classes. Une vision figée de la démarche expérimentale se met alors en place dans les pratiques et devient un modèle à suivre pas à pas, donnant naissance à la fameuse formule OHERIC (Observation, Hypothèse, Expérience, Résultats, Interprétation, Conclusion). Aussi, sous prétexte de les rendre actifs, les élèves sont amenés à réaliser des expériences « pour voir » ou « pour mettre en évidence des concepts scientifiques » – souvent en appliquant un protocole d’expérience comme on le fait avec...

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1 commentaire(s)

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mar, 12/04/2022 - 13:29