Au carrefour des trois monothéismes, un conte perse
Les enfants seront amenés à comprendre que ce conte extrait de 54 contes des sagessses du monde (Jean Muzi, Flammarion, 2015) peut (et pouvait dans le passé) être compris par des musulmans, des chrétiens et des juifs. Si la classe est amenée à s'intéresser aux différentes fêtes des calendriers religieux, le conte a sa place si l'on mentionne la fête de l’Aid El Kébir, ou la célébration de la Pâque juive ou chrétienne. Ces fêtes ont une origine biblique commune, et sans doute une origine païenne plus ancienne liée à un rite de fertilité.
Résumé du conte :
Trois animaux, un bœuf, un bélier et un chameau traversent un désert de pierre dans l’espoir de trouver plus loin un lieu de pâturages abondants. Ils souffrent de la faim et de la soif. Au cinquième jour de la traversée, ils trouvent sur leur route une touffe d’herbe et se demandent comment la partager. Mais, plutôt que de la partager et d’en obtenir un effet médiocre pour chacun, ils choisissent d’attribuer cette touffe à un seul d’entre eux. Lequel ? Les négociations vont bon train, et aboutissent au choix du plus âgé.
Le bélier se dit le plus âgé puisqu’il a connu le bélier sacrifié par Abraham. Le bœuf rétorque que c’est lui, car il avait été le second bœuf de l’attelage qui tirait la charrue d’Adam, lorsque ce dernier fut chassé du Paradis. Agacé par les mensonges de ses deux comparses, le chameau s’empare de la touffe d’herbe et la mange.
(On trouvera sans difficulté les références concernant Abraham et Adam, qui appartiennent aux trois traditions.)