La situation du second degré pose un double problème

• D’une part, il existe un hiatus entre l’école élémentaire qui n’a cessé de s’approfondir et l’organisation des enseignements au collège sur un modèle de plus en plus strictement mono disciplinaire, accentué par le profil professionnel des enseignants identique à celui du lycée d’enseignement général et technologique.
• D’autre part, le collège a conservé sa fonction de préparation au lycée hérité d’une époque où une petite minorité d’enfants y accédait. La scolarité obligatoire s’arrêtait alors à 14 ans et les ordres primaire et secondaire constituaient des voies parallèles.

Difficultés et perspectives

Les tentatives d’ajustement des pratiques pédagogiques aux paradoxes engendrés par une telle situation – en particulier une plus grande différenciation pédagogique – peinent à résoudre les difficultés rencontrées par les élèves les plus fragiles. La mise en œuvre du Socle commun de connaissances et de compétences doit être comprise en référence à une continuité de l’école élémentaire au collège. Dans cette perspective, école élémentaire articulée au collège, intégrer pleinement l’école maternelle si importante pour les enfants des classes populaires, doit être conçu comme une véritable école fondamentale. Elle doit donner le temps nécessaire à la construction de noyaux de compétences indispensables à la poursuite du développement des enfants, d’un rapport positif au savoir et à la diversification des talents dans un cadre commun.

Rappel historique

Depuis plus de 30 ans, recherche d’une harmonisation

On a coutume de dire que la massification de l'enseignement en France a été réussie, mais que sa démocratisation n'est pas effective. Aujourd’hui, les inégalités ont tendance à se creuser, il n'y a pas d'égalité face à la réussite : l'origine sociale, culturelle, les difficultés économiques, le sexe etc. créent de véritables fossés entre les élèves. Le passage au collège marque une rupture importante dans la manière d’appréhender le travail attendu. Il confronte très vite les élèves à des choix d'orientation où les stratégies scolaires prennent souvent le pas sur les besoins et les attentes des élèves.

La continuité et la cohérence dans les apprentissages devraient être favorisées par la mise en place d'une véritable école fondamentale, constituée d’un curriculum mené sur deux ordres scolaires. C’est l’objectif de la loi de refondation de 2013. Le collège unique ne peut plus être le collège de l'uniformité, mais le lieu où tous les élèves apprennent ensemble, dans le respect du rythme de chacun.

Les préoccupations officielles du lien entre...