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Être enseignant : la vocation de transmettre

Cet objectif est partagé par la majorité des enseignants qui ont répondu à notre questionnaire, quels que soient l’expérience ou le degré auquel ils enseignent. Quant à savoir à quand remonte ce désir… Que ce soit dans l’enfance ou à 40 ans lors d’une reconversion, le terme de « vocation » s’applique à ce métier un peu plus qu’à un autre.

« C’était une évidence », « une envie de transmettre », de « partager avec les plus jeunes », d’ « accompagner au mieux les enfants ». Ces expressions reviennent souvent dans les témoignages des enseignants quand ils précisent pourquoi ils font ce métier. Pour 85% de ceux qui se sont exprimés sur cette question, devenir enseignant était une vocation.

Dans le détail, 86% des enseignantes et 81% de leurs collègues masculins… On note une petite différence entre les femmes et les hommes sur cette question, davantage que pour toute autre du questionnaire. En revanche, les réponses sont similaires entre les enseignants du primaire (87%), de collège (85%) et de lycée (84%).

En dépit des conditions de travail dégradées, Sophie, moins de cinq ans d’expérience en collège, note que « ce n'était pas une vocation au début, mais après avoir travaillé dans un collège je me suis rendue compte que j'avais trouvé ma place. J’aime le lien avec les collègues, les élèves, le fait qu'aucune journée ne se ressemble. Le lien à l'humain. »

Véronique, professeure depuis plus de vingt ans en collège : « J’avais envie de répondre aux besoins des élèves et les aider à trouver leur voie. » Avec moins de cinq ans d’expérience, Amandine, en lycée, met en avant la volonté de se « sentir utile, la liberté dans l'exercice [de mon] travail. Ça a été une vocation sur le tard. »

En école primaire, Marine précise qu’il s’agit d’un « métier riche ou l'on peut innover et dans lequel on peut ne jamais s'ennuyer. J’avais envie d'être utile pour la société. Je me sens à ma place dans ma classe. »

Des différences existent entre les enseignants de public et le privé. 85% des enseignants en primaire public parlent de vocation (contre 73% en primaire privé), 85% en collège public (contre 73% en collège privé), alors que la proportion est égale entre les enseignants de lycée public ou privé. Le service de l’État serait-il un élément d’explication ? « Je voulais transmettre mes connaissances, former la future génération pour le bien commun », écrit Mélissa, enseignante en lycée.

Parmi les 13% d’enseignants répondants en reconversion, la notion « être utile » revient dans de nombreux témoignages. Ainsi, Lydie, enseignante depuis plus de onze ans en primaire : « Ce n'est pas une vocation. Après avoir travaillé dans le privé, je me suis rendue compte que je voulais être au service des autres, me rendre utile et j'ai décidé de passer le concours de professeur des écoles ». Ou encore Sigrid, en collège. En reconversion, elle indique qu’au-delà du désir d’être utile, « c’était le seul emploi de proximité ».

La bienveillance, principale qualité

Parmi les raisons qui ont conduit à ce métier, le goût pour la matière est minoritaire avec 9% des réponses. Professeure d’anglais au collège, Hélène indique « par amour pour la langue anglaise et l'envie de partager cet intérêt. Donner envie de voyager aux élèves. » De même, Frédéric, également en collège, souligne : « J'ai choisi de devenir enseignant pour partager mon goût des sciences et pour participer à plus de logique dans ce monde. »

Quelle est votre principale qualité pour exercer votre métier ? Sans surprise, plus de six enseignants sur dix répondent « la bienveillance, l’écoute, l’empathie, la patience, l’humanité… », « aimer les élèves ». Ce sont les jeunes enseignants, avec moins de cinq ans d’expérience, qui placent le plus en tête ce critère avec 67% des réponses. Des qualités féminines que l’écoute et l’empathie ? Pas du tout, car 64% des femmes mettent celles-ci en tête pour 62% des hommes. Quant à la passion, l’enthousiasme et l’engagement, ces qualités sont jugées les principales par 18% des enseignants hommes interrogés et 20% de leurs collègues féminines.

Le souvenir de classe le plus marquant ?

Les réponses à cette question sont plus développées que les autres du questionnaire tant les événements d’une carrière n’ont pas manqué. D’ailleurs, 11% des répondants ont indiqué qu’il y avait trop de souvenirs pour en détacher un seul.

Ce sont les enseignants de lycée public qui sont les plus touchés par les remerciements des élèves ; 28% mettent ces moments comme instants forts contre 22% en moyenne de leurs collègues… Sans doute l’effet du bac. Martine note : « c’est souvent le retour des élèves, lorsqu’ils sont devenus adultes et qu’ils vous disent que vous les avez marqués, touchés et portés. »

Les enseignants de REP+ placent le souvenir d’une classe en particulier comme principal événement de leur carrière, pour 11% d’entre eux (contre 7% en moyenne). Ainsi, Tiphaine, en école primaire, cite son premier poste en SEGPA de ZEP « et l'impression que l'école apportait un peu de stabilité aux enfants qui n'en avaient pas forcément en dehors de leur établissement scolaire. »

Au hasard des nombreux témoignages, Rémi, professeur en lycée, se rappelle « des cours de SVT sur le terrain qui remotivent des élèves totalement démotivés. » Marie, en maternelle, évoque « des élèves qui lors d’ateliers autonomes vont observer spontanément d’autres élèves et interagissent avec eux sur leur façon de faire, lorsqu’ils échangent sur ce qu’ils pensent être la bonne démarche ou le bon résultat. C’est toujours passionnant. » Éléonore, en collège, vit un bonheur au fil des ans : « Chaque année, un élève gagne en assurance. Chaque année, j’ai la chance d’être témoin de cela. »

Les attentats du 13 novembre ont marqué nombre d’enseignants, comme Élise, en lycée, qui se souvient d’ « une heure de cours avec des troisième, au lendemain des attentats du 13 novembre. Personne ne leur en avait parlé dans la journée, ils sont arrivés avec beaucoup de questions et d'inquiétudes. Nous avons discuté ensemble et cela a fait du bien. »

Et ils doivent être nombreux, les enseignants qui, comme Célia, en collège, ont vécu « la surprise d'une de [mes] classes à la fin de mon contrat. Ils ont tous signé le tableau avec un grand "MERCI" et m'ont préparée un petit pot plein de mots gentils pour ne pas que je les oublie. »

1 commentaire(s)
Riourik69
- mer, 30/08/2023 - 19:50
Beaucoup d'énergie et d'argent dépensés pour rien !
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Pièce jointe
Les fichiers doivent peser moins de 3 Mo.
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