La loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, dite “Loi handicap”, a contribué à un mouvement de fond dans la société, et en tout premier lieu à l’école. “Avant la loi, nous étions en retard par rapport à bon nombre de pays européens en matière d’inclusion scolaire”, relève Didier Lemaire, IEN-ASH pour le département de la Somme (académie d’Amiens). Depuis, la situation a beaucoup évolué. “Dans l’académie d’Amiens, le nombre d’élèves handicapés en milieu ordinaire a été décuplé en dix ans. Avant, beaucoup se trouvaient dans des établissements spécialisés ou n’étaient pas scolarisés”, constate également cet inspecteur.

Une école qui s’adapte
La loi de 2005 a inversé la perspective : “Avec la loi de 1975² c’était à l’enfant de s’adapter à l’école. Résultat, on laissait les enfants handicapés entre eux en institution spécialisée. Aujourd’hui, l’enfant va d’abord en milieu ordinaire, et c’est le milieu qui s’adapte à lui”, ajoute M. Lemaire. Ainsi dans le département de la Somme, une large majorité des élèves handicapés est aujourd’hui scolarisée en milieu ordinaire (2 793), pour moins de 1 000 enfants en établissements médico-éducatifs. “C’est la première année où l’on observe une stabilisation des effectifs d’élèves handicapés en milieu ordinaire, cela montre que l’on a atteint une vitesse de croisière : les enfants et adolescents handicapés sont là, ils ne sont pas en institution ou à la maison. On répond un peu mieux chaque année à leurs besoins, mais les problèmes demeurent quant aux points d’équilibre dans la classe dans certaines situations de handicap sévère”, reconnaît Didier Lemaire. Pour aider les enseignants à être à la hauteur des nouveaux enjeux, une nouvelle profession a été créée, celle d’enseignant référent de scolarité. “Nous avons un rôle de médiateur entre la famille, l’école et tous les partenaires”, explique Catherine Sallandier, enseignant référent de scolarité dans la Somme depuis deux ans. Les enseignants référents suivent les élèves handicapés dès avant leur entrée en maternelle et jusqu’à la fin de leur scolarité, c’est pourquoi ils sont répartis par secteurs de collèges. Ils suivent environ 200 dossiers par an.

Des enseignants référents de scolarité à l’écoute
Les enseignants référents sont confrontés à deux grands cas de figure : des handicaps déjà connus, et des handicaps décelés à l’école. Dans le premier cas, lorsque le handicap est connu, le dossier est déjà instruit par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). “La première question à se poser est celle des aménagements pédagogiques à mettre...