La loi n° 2005-102 du 11 février 2005 “Pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées”, organisée autour des principes d’accessibilité, de droit à compensation et d’accès aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens, aborde explicitement la question de la scolarisation des élèves en situation de handicap tout en définissant pour la première fois la notion de handicap. L’article 19 de cette loi stipule ainsi : “Tout enfant, tout adolescent présentant un handicap ou un trouble invalidant de la santé est inscrit dans l’école ou dans l’un des établissements […] le plus proche de son domicile, qui constitue son établissement de référence.

De l’intégration à la scolarisation
Cette question de la scolarisation des élèves en situation de handicap n’est pas à proprement parler nouvelle pour l’école maternelle. Rappelons en effet que, depuis la loi d’orientation de 1975 en faveur des personnes handicapées, les textes prévoyaient une intégration possible à l’école visant à maintenir, chaque fois que cela était possible, l’élève handicapé en milieu ordinaire. Contrairement au secondaire, voire à l’école élémentaire, l’école maternelle, traditionnellement sensible à la question du développement de l’enfant et de sa socialisation, a la plupart du temps constitué un lieu d’accueil bienveillant pour ces intégrations. Le plus souvent, ces dernières étaient néanmoins basées sur des accords de gré à gré, dépendants de la bonne volonté des enseignants et des établissements d’accueil faisant suite à ce que les parents pouvaient parfois qualifier de “parcours du combattant” pour trouver un établissement d’accueil.  utre les bonnes volontés, l’intégration était alors soumise aux capacités d’adaptation de l’enfant concerné et à son aptitude à exercer le “métier d’élève”. À la différence d’une intégration réservée à quelques-uns, l’idée de scolarisation pour tous les enfants handicapés implique, non pas de s’assurer de la possible  adaptation de l’enfant à une scolarité en milieu ordinaire, mais d’adapter les situations d’enseignement apprentissage proposées aux besoins des élèves concernés, en s’appuyant notamment sur les compétences repérées de l’enfant.

Porter un autre regard sur le handicap
Ce changement de paradigme n’est pas sans lien avec l’évolution des modèles explicatifs du handicap. Il ne s’agit plus aujourd’hui d’appréhender le handicap au travers de la seule déficience qui lui est attachée. D’autres approches pluridimensionnelles ont pris le pas sur ces approches défectologiques réductionnistes. Ces nouvelles approches font une place de choix aux dimensions sociales et contextuelles du handicap. Elles se centrent pour cela sur les conséque...