Créer des comptines numériques
La récréation de la pause-déjeuner est terminée. Valérie Gaultier appelle ses élèves qui profitent du beau temps d’hiver dans la cour de récréation. Les petits sont déjà partis avec leur ATSEM pour le temps de sieste, seuls demeurent les moyens qui se mettent en rang, deux par deux. Après avoir rangé leurs manteaux, le petit groupe s’installe sur les bancs, face au tableau noir. Valérie Gaultier réalise une petite comptine avec les enfants pour qu’ils soient tous attentifs, avant de leur expliquer la séance qui va suivre : "Vous savez que j’ai inscrit notre classe à un concours et que nous devons pour cela créer et enregistrer des comptines numériques. Nous avons déjà créé des comptines numériques et nous allons donc pouvoir commencer les enregistrements."
Procéder par étape
Avec des petits et des moyens, il n’était pas pensable de travailler dès le départ sur l’invention de nouvelles comptines. Valérie Gaultier a donc procédé par étape, en privilégiant les temps de la journée où elle sait que ses élèves sont le plus concentrés (généralement, en deuxième partie de matinée). Durant le premier trimestre, l’enseignante a travaillé autour de comptines connues des enfants, comme Une souris verte. Elle leur a montré qu’une même comptine, racontant la même histoire, pouvait être interprétée de différentes façons. La Souris verte allait prendre des airs de rap, de jazz ou de musique baroque. En parallèle, l’enseignante a travaillé sur la mémorisation des mélodies, en faisant souvent appel au corps pour poser le rythme. Parmi les grands classiques : Au clair de la lune, J’ai du bon tabac ou encore Picoti Picota. Cette dernière comptine est particulièrement intéressante pour les élèves car elle les oblige à dissocier les syllabes. Pour accompagner ce travail autour du langage, l’enseignante leur a proposé de marquer chaque syllabe, et donc chaque rythme, en tapant légèrement du doigt sur la main.
Du connu vers l’inconnu
Tout en poursuivant cette phase de mémorisation, Valérie Gaultier a commencé à présenter aux élèves des comptines dont les premières paroles étaient bien connues mais dont la suite était toute différente. À ce titre, l’enseignante apprécie particulièrement la collection "Pirouette" de Didier Jeunesse (Ainsi font, font font, Ah, les crocodiles, Au feu les pompiers, etc.) qui, à chaque fois, surprend ses jeunes auditeurs. Les élèves de Valérie Gaultier n’ont d’ailleurs pas attendu leur participation officielle au concours de leur département pour créer de nouvelles comptines. C’est en chantant Une souris verte que l’un des élèves a demandé pourquoi la souris ne pourrait pas être bleue. Ainsi une nouvelle comptine associant nombre...