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Le droit à l'erreur

Bien être à l'école : Droit à l'erreur
© olivier le moal adobe stock
L’école classique fonctionne sur la compétition. Et la France n’a pas intégré "l’erreur" : il y a une véritable peur de celle-ci, dans notre pays. Pourtant, les chercheurs ont montré que l’erreur est une nourriture pour notre cerveau. Un moyen inespéré d’apprendre et de désirer en savoir plus. Une voie vers la réussite.

Au regard de beaucoup d’enseignants, il n’y aurait qu’une seule méthode pour réussir. Certains enseignants sont obsédés pas la norme. Dans ses formes classiques, l’école estime que le fonctionnement se doit d’être formalisé et progressif. Et, de fait, que l’erreur est à proscrire.

Qu’entend-on par erreur ? Mais qu’est-ce qu’une erreur ? Ce que l’on appelle "l’erreur" relève d’une double production : celui qui la produit et celui qui l’interprète. Ce jugement peut être très variable et relatif. Prenez un exercice de mathématique : un élève peut avoir la bonne réponse mais peut être également sanctionné s’il ne suit pas les règles conventionnelles édictées par son professeur. L’erreur est donc observée comme un décalage par rapport à une norme. Les enseignants ne cherchent pas toujours à voir ce qui dans ce ratage peut-être prometteur, singulier et parfois annonciateur de quelque chose d’intéressant. "Cela va induire un échec au sens psychique. L’élève va avoir un sentiment d’échec alors qu’il ne s’agit que d’une erreur", explique le philosophe Charles Pépin dans son ouvrage Les vertus de l’échec. Cette façon d’enseigner engendre, chez les enfants, une mauvaise estime de soi, un manque d’autonomie face à l’erreur, une passivité. De plus, il ne faut pas confondre erreur avec sanction ou punition. On sait aujourd’hui que la punition augmente la peur, le stress, le sentiment d’impuissance. Il est déplorable de constater, que non seulement, l’enseignement classique ne valorise pas l’erreur mais la sanctionne. Pourtant, comme le dit la sagesse populaire "Il n'ya que celui qui ne fait rien qui ne se trompe jamais". Il faut donc changer de regard sur l’échec car il est dans le fondement de la réussite et peut augurer le succès. L’enseignant ne le voit pas toujours.

Le savoir est vivant, singulier, ouvert. L’enseignant salue ce que les traditionnalistes appelleraient "erreur". Car il ne faut pas perdre de vue que les objectifs et les résultats sont éphémères et, finalement, anxiogènes. La démarche et les compétences, sans obligation de résultat, se doivent d’être valorisées, avec pour conséquence un enthousiasme des enfants et une soif d’apprendre. C’est toute la différence entre le mode "faire" et le mode "être", entre la note d’une performance et la présence d’un individu : pouvons-nous noter "l’être" ? L’échec est la source de toute réussite. Tous les chercheurs en sciences cognitives savent que l’erreur est tout à fait normale et même salutaire pour progresser. Elle permet de comprendre ce que l’on a raté. Il y a une dimension positive pour l’élève lorsqu’il se rend compte qu’il a fait une erreur.

L’erreur, la voie vers la réussite ?

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