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Comment gérer une situation de précarité ?

Comment gérer une situation de précarité ?
Jade, 10 ans, manque l’école environ une fois par semaine. Les motifs donnés sont divers (mal de tête, mal de ventre, etc.), souvent d’ordre médical, ce qui étonne d’autant plus son enseignant qu’elle n’a jamais de mot du médecin. En outre, ses parents ne viennent pas aux rendez-vous. À force de persévérance, le “secret” de la petite fille finit par être connu : si elle manque aussi souvent, c’est parce qu’elle doit aider la famille à changer d’hôtel… Comment gérer cette situation en tant qu'enseignant ?

C’est surtout ce décalage entre la fillette qui semble en bonne santé et contente d’être à l’école, et ses absences répétées pour des motifs médicaux peu crédibles, qui a permis à son professeur de se rendre compte que le problème était ailleurs.

Comprendre pourquoi cela arrive
Ce qui relève de la normalité : à partir de 10-11 ans, les petites filles peuvent avoir des maux de ventre liés à leurs cycles, suffisamment douloureux pour les empêcher de venir à l’école ou de suivre un cours de sport. Il ne faut pas sous-estimer cette douleur : en cas de plainte de ce type, il ne faut pas hésiter à envoyer l’élève à l’infirmerie (s’il y en a une). Autre type de douleur souvent sous-estimée à cet âge et qui touche un peu plus souvent les garçons que les filles avant la puberté : la crise migraineuse.
Ce que cela signifie : migraines ou douleurs liées au cycle peuvent être source d’absentéisme scolaire, mais cela reste le plus souvent limité à un ou deux jours par mois. Et, dans ce cas, la famille sollicite assez souvent l’avis du médecin traitant.

Repérer quand cela ne va plus
Ce qui peut relever de l’anormalité : le non-suivi des consignes, lorsqu’il se répète, doit alerter car c’est le signal qu’il y a peut-être autre chose qu’un simple oubli.
Ce que cela signifie : quand on n’a pas de lieu pour travailler à la maison, peu de moyens pour le matériel scolaire, la cantine, les sorties, les voyages scolaires, quand on a des parents incapables de répondre aux notes écrites du professeur (illettrisme ou autre langue maternelle), il y a beaucoup d’énergie dépensée chez l’enfant pour savoir comment pallier ces problèmes. Il peut alors mentir pour ne pas se mettre dans une situation qui lui semble encore plus périlleuse (étaler sa précarité aux yeux de tous). Même si vouloir aider un élève en pareille situation part d’un bon sentiment, il faut donc prendre garde à bien respecter son désir de discrétion.

Comment aborder ce type de problème
À faire : ne pas stigmatiser ces enfants en situation de précarité ne veut pas dire ne rien faire. L’idée est plutôt de développer le sentiment d’entraide au sein d’une classe en formant des groupes avec des bons et des moins bons, mais sans note à la clé (faute de quoi, les meilleurs vont se sentir lésés au risque de provoquer un sentiment de rejet), un peu comme un système de tutorat, chacun pouvant être tour à tour “tuteur” ou “filleul” selon son niveau dans la matière. Il est aussi utile de mettre l’accent, chez les élèves qui présentent des difficultés, sur ce qui va bien (et pas seulement sur ce qui ne va pas !). Et enfin, de promouvoir...

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