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Gérer une situation de précarité

Gérer une situation de précarité
Kevin, 5 ans, semble plutôt apprécier l’école et d’ailleurs, quand on lui pose la question, il dit être ravi d’être là. Pourtant, il lui arrive souvent de ne pas faire les petits "devoirs" (par exemple rapporter des feuilles ramassées le week-end pour un herbier), et cela sans fournir d’explication. Il n’apporte pas toujours le matériel demandé (crayons de couleur, cahiers…) et ne "pense" pas à ramener ses chaussons de sport pour la gymnastique en salle.

C’est surtout ce décalage entre l’attitude plutôt coopérative de l’enfant en classe (même s’il lui arrive de faire preuve de distraction) et son apparent désintérêt pour l’école, une fois chez lui, qui étonne son enseignant.

Comprendre pourquoi cela arrive
Ce qui relève de la normalité : en maternelle, les enfants sont en plein apprentissage de l’autonomie. Ils peuvent donc encore commettre des erreurs et l’oubli de matériel scolaire en fait partie. En général, cet oubli n’a rien de systématique et porte tantôt sur du matériel, tantôt sur une réponse que doivent donner les parents par écrit.
Ce que cela signifie : à cet âge, les enfants ont besoin qu’on leur répète souvent les consignes car ils ont vite fait de se laisser distraire et d’oublier. Pour faciliter leur travail de mémorisation, instaurer une certaine régularité dans la consultation du cahier de vie…

Repérer quand cela ne va plus
Ce qui peut relever de l’anormalité : le non-suivi des consignes, lorsqu’il se répète, doit alerter car c’est le signal qu’il y a peut-être autre chose qu’un simple oubli.
Ce que cela signifie : quand on a peu de moyens pour le matériel scolaire, la cantine, les sorties, les voyages scolaires, etc., quand on a des parents incapables de répondre aux notes écrites du professeur (illettrisme ou autre langue maternelle), il y a beaucoup d’énergie dépensée chez l’enfant pour savoir comment pallier ces problèmes, voire s’assurer que personne ne s’en apercevra (bien souvent, l’enfant ressent une certaine honte de sa situation et veut donc par-dessus tout la cacher). C’est autant d’énergie et de concentration en moins que l’enfant met dans son travail à l’école.

Comment aborder ce type de problème
À faire : avoir du matériel commun dans la classe permet à ceux qui en ont besoin de se servir en toute discrétion, quelle qu’en soit la raison (précarité ou distraction) et sans avoir besoin de toujours demander, avec la crainte de se faire remarquer. Idem pour le sport : quelques dons de shorts, joggings, chaussons, etc. par d’anciens élèves ou associations, permet aux élèves "sans" de s’en servir, et donc de ne pas être pénalisés. Pour les enfants en situation de précarité qui subissent déjà de plein fouet les aléas de la vie quotidienne, il faut tout faire pour que l’école soit le repère stable qui leur manque : c’est possible uniquement si l’école leur offre des solutions concrètes, pas si elle génère encore plus d’angoisse liée à leurs conditions de vie.
À ne pas faire : mieux vaut éviter certains sujets pouvant mettre les enfants en situation de précarité dans l’emb...

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