L’enfant violent avec les autres
Ce gest violent de Julien est d'autant plus surprenant qu'il a été fait pour un motif en apparence dérisoire : ce dernier s’était assis à sa place, sur le banc. C’est surtout ce passage d’un comportement effacé à un comportement violent qui a surpris son enseignant et les autres jeunes écoliers. Rien ne laissait présager que Théo se comporterait en "tigre", et cela d’autant que sa mère le décrit comme un enfant plutôt calme. Il est vrai qu’étant encore fils unique, avec sa maman pour s’occuper de lui seul, Théo n’a pas vraiment eu l’occasion d’apprendre à faire sa place au milieu des autres…
Comprendre pourquoi cela arrive
Ce qui relève de la normalité : moins un enfant s’exprime correctement verbalement, plus il lui est difficile de se faire comprendre des autres et plus le risque d’un tel comportement (agressif) augmente. Pour Théo, être passé brutalement du statut d’enfant unique à la maison (avec un adulte référent pour lui seul) à celui d’écolier au sein d’une classe, a pu être ressenti comme une agression.
Ce que cela signifie : le comportement violent de Théo montre qu’il se sent dépassé par la nouveauté de la situation. Il aurait été sans doute préférable d’y aller très progressivement ; par exemple, en le mettant à l’école uniquement le matin afin de l’habituer en douceur à ce nouvel univers.
Repérer quand cela ne va plus
Ce qui peut relever de l’anormalité : la violence peut aussi être la résultante d’une éducation par la peur et par la punition corporelle. Ainsi, les enfants battus par leurs parents peuvent se montrer plus vite violents ; cette violence est pour eux le seul moyen d’exprimer leur désaccord. Idem si les parents sont violents entre eux.
Ce que cela signifie : lorsque le modèle parental est en cause, un schéma s’installe dans le cerveau de l’enfant : quand on n’est pas d’accord, on se bat. Et, dans ce cas, le comportement violent n’a plus rien de ponctuel ou d’anecdotique : il devient la réponse la plus employée par l’enfant. Il devient son moyen normal d’expression.
Comment aborder ce type de problème
À faire : pour aider l’enfant à trouver d’autres moyens d’exprimer sa frustration ou sa colère, l’intervention d’un psychologue peut être utile. Il doit en effet arriver à réguler ses émotions intenses et donc apprendre à dépasser son impulsivité qui le pousse à agresser. Pour y arriver, encore faut-il que l’enfant se sente en confiance dans le milieu où il est (attention donc aux scolarisations trop précoces) et qu’il soit capable de verbaliser. Le faire travailler en petits groupes avec un adulte référent, lui offrir des repères fixes dans la...