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Analyse

Musique vivante dans la classe

Musique vivante dans la classe
© Vario Press/Photononstop
Lorsque c’est possible, il faut préférer l’invitation d’un musicien interprète dans sa classe à l’écoute de disques ou de DVD. Pourquoi ? Quel est le plus à en attendre ? Propositions pour cette démarche.

Primauté de présence de l’artiste musicien
Le contact avec le musicien en train d’interpréter l’oeuvre d’art est aussi important que la confrontation réelle à l’oeuvre picturale ou l’originale sculpture. La présence de l’interprète, l’émanation de sa sensibilité dans l’acte musical, par sa respiration, par l’expression de son regard, par son geste, par la position de son corps, permettent une identification à l’auditeur : cet être qui s’exprime peut être moi, je ressens avec lui ce qu’il ressent, je vis dans le même temps que lui, un temps musical qui est une parenthèse au temps du monde. Lorsque la musique est dite par un enregistrement, quelle qu’en soit la qualité, ou par un film quelles qu’en soient les couleurs ou la beauté, je n’en tire pas cette magie de la présence de l’artiste dans le son. Le type de répertoire de l’oeuvre musicale choisie est secondaire ; ici, la prééminence s’attache à la concentration, à la surprise, dans tous les cas à la sincérité.

Se définir des objectifs
Le son ne ment pas, et sa production directement devant le public prend toute sa valeur et toute sa force. N’entrons pas dans les détails matériels : faut-il inviter un ou plusieurs artistes ? Comment déterminer le répertoire ? Comment le (ou les) payer ? Tout cela viendra naturellement quand l’enseignant aura une idée claire de l’objectif qu’il poursuit s’il veut convier un artiste à sa classe. Il saura s’il est bon d’écouter le disque (le film) correspondant avant la séance prévue, à des fins préventives ou alléchantes, mais il aura prévenu ses élèves que l’accueil d’une personne se fait dans une attente, une écoute, une disponibilité et également un respect.

Débats
La possibilité d’échange verbal avec l’artiste demeure un apport riche. Ce débat suppose cependant une préparation, au moins partielle, qui rassure certains élèves de l’intérêt de leurs questions ; elle évite les redondances et permet de rebondir sur de nouvelles réflexions. Les artistes ont généralement du mal avec les interrogations stéréotypées (combien de ? combien ça coûte ?), et ils apprécient plutôt les questions hors chemin, qu’elles surprennent ou qu’elles dérangent.

Trouver des réciprocités
En acceptant de venir au-devant des élèves, l’interprète se soustrait à son temps d’étude personnel, pour offrir un “objet”, qui est dans l’attente d’un partage. À ses affirmations, à ses doutes, il cherche alors un écho, un début de réponse : voilà son intérêt personnel dans l’échange avec la classe. L’opération inverse, qui consiste à emmener sa classe vers la salle de concert, participe du même partage, mais demande d’autres ressorts : se “déplacer vers”, consiste en fait en une quête. Il convi...

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