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Entretien

Isabelle Nedelec-Trohel : Créer une adéquation

Isabelle Nedelec-Trohel : Créer une adéquation
Les auxiliaires de vie scolaire ont d’abord été recrutés par des associations pour accompagner des élèves en intégration individuelle dans des classes, avant d’être pris en charge par l’Éducation nationale. Isabelle Nédélec-Trohel fait le point sur ce dispositif.

L’École aujourd’hui : Il existe deux catégories d’AVS : collectifs (AVS-co) et individuels (AVS-i). Quelles sont leurs missions respectives ?
Isabelle Nédélec-Trohel : Les textes officiels de juillet 2012 déclinent quatre types d’actions. Les AVS accompagnent les élèves d’une part dans les actes de la vie quotidienne, d’autre part dans l’accès aux activités d’apprentissage et, enfin, dans les activités de la vie sociale et relationnelle ; ils participent également à la mise en oeuvre et au suivi du projet personnalisé de scolarisation des élèves (PPS). En général l’AVS-i intervient en classe ordinaire pour accompagner individuellement un élève handicapé tandis que l’AVS-co accompagne un groupe d’élèves handicapés au sein d’une classe spécialisée, par exemple en classe pour l’inclusion scolaire (CLIS) dans le premier degré ou en unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) dans le second degré. Depuis la rentrée 2011 sont recrutés des assistants annoncés comme des personnels mieux formés et mieux qualifiés. Depuis la rentrée 2012, ces assistants d’éducation peuvent intervenir dans les classes selon deux modalités : celle de l’aide individuelle adressée aux élèves qui requièrent une attention soutenue et continue, ou celle de l’aide mutualisée à plu-sieurs élèves handicapés simultanément au sein d’une classe.

Le nombre d’enfants handicapés accompagnés par un AVS-i est passé de 12 % en 2005 à près de 40 % en 2010. La présence d’un AVS est-elle toujours efficace ?
I. N.-T. : La concertation professeur/ AVS pour anticiper et moduler le mode d’accompagnement se révèle nécessaire. Parfois, nous observons que l’enseignant agence en amont les places respectives du professeur et de l’AVS vis-à-vis du savoir visé, selon le type de tâche, selon le mode d’accompagnement individuel ou collectif. Dans ce cas, le contrat de places instauré par l’enseignant est ajusté conjointement avec l’AVS, accepté et respecté. L’accompagnement est pensé dans une idée d’adéquation aux besoins de l’élève. Parfois, à cause d’un manque de temps, l’AVS dispose des éléments relatifs à la situation d’apprentissage en même temps que les élèves. Il peine à se saisir seul des enjeux et objectifs du travail à réaliser et doit alors effectuer des choix qui ne s’improvisent pas. Par exemple, il arrive que l’AVS soit contraint de donner la clé, sorte d’aide directe, ou de faire à la place de l’élève pour que celui-ci réussisse sa tâche en même temps que les autres. En formation, l’étude des pratiques d’aides s’avère indispensable pour construire et ajuster des manières de faire efficaces auprès d’un enfant handicapé.

Jusqu’ici, la fonction d’AVS ne pouvait être exercée que durant six ans,...

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