L’inclusion, une richesse
Il est 13 h 30. Pour les 12 élèves de la CLIS (classe pour l’inclusion scolaire), l’après-midi commence par un regroupement pour discuter des problèmes survenus à la cantine.
Deux enfants ont été punis pour une histoire de plateau. Chacun explique sa version des choses. L’un des deux, celui qui a pris la parole pour évoquer le problème, a été puni injustement. “Ça arrive”, le console l’enseignant. Un autre élève ajoute : "C’est la vie." Puis un autre : "La vie est belle !" Tout le monde explose de rire.
"Le regroupement sert à calmer leurs angoisses, explique Wilhem Breuers, l’enseignant qui est en charge de la classe. C’est inutile de les lancer dans une activité s’il y a des choses qui n’ont pas été réglées." À chaque retour en classe, un moment de discussion collective est donc prévu pour faire la transition avant les enseignements ou les activités.
Asseoir les connaissances
Comme on est un lundi, les enfants racontent aussi ce qu’ils ont fait pendant le week-end ; pour la plupart ce qu’ils ont regardé à la télévision. L’un a vu un film dans lequel un personnage est jeté dans les flammes et se demande ce qui arrive si on tombe dans un feu. Un autre a vu l’émission 7 à 8 dans laquelle il était question d’une agression.
Chaque sujet amène une foule de questions, et si ce n’étaient les petits défauts d’élocution des uns, les petits cris que pousse parfois une autre, et les grandes différences d’âge entre les enfants – ils ont entre 8 et 12 ans –, on pourrait facilement se croire dans une classe ordinaire. Un petit mouvement de va-et-vient – l’un revient d’une séance de psychomotricité, une autre part avec l’ergothérapeute – rappelle aussi que ces enfants ont des besoins spécifiques.
La classe est une CLIS, destinée aux enfants ayant des troubles cognitifs ou mentaux. "C’est une CLIS assez calme. Je m’attendais à des choses beaucoup plus lourdes, commente Wilhem Breuers. Les problèmes sont plutôt de l’ordre de l’attitude en classe, mais quand l’adulte les remet en place ça rentre dans l’ordre." Sur 12 élèves, seuls 5 ont des troubles d’ordre médical. La plupart ont seulement du retard et besoin de beaucoup plus de temps pour intégrer certaines notions. C’est pourquoi l’enseignant préfère "asseoir ce qui a déjà été vu, plutôt que de les assommer de connaissances nouvelles".
Un emploi du temps adapté
L’enseignant laisse encore un peu les élèves exprimer leurs préoccupations, puis il interrompt la discussion pour introduire l’activité de l’après-midi. Avant les vacances, la classe a réalisé des dessins inspirés des peintures rupestres. Les enfants doivent expliquer ce qu’ils ont fait. "On réfléchit avant...