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Analyse

2007-2012 : Quel bilan pour l'école ?

2007-2012 : Quel bilan pour l'école ?
© Virginie Chevalier/Oredia
Une page se tourne, celle de la dégradation de l'image du métier d'enseignant et de leur formation. François Jarraud, directeur du Café pédagogique, analyse pour nous cette période et suggère quelques pistes pour que l’école retrouve “sa noblesse”.

C’est de l’OCDE qu’est venue la nouvelle : l’école primaire française est à la traîne, du point de vue des moyens comme du point de vue des résultats. La promesse du “devoir de réussite” inscrite dans le projet de législature UMP n’a pas été tenue : on avait promis de diviser par trois l’échec scolaire, mais les écarts se sont aggravés. Écartons les évaluations nationales de CE1 et CM2 dont le Haut Conseil de l’Éducation a dénoncé le caractère trompeur. Mais le ministère produit l’enquête CEDRE(1), par échantillon, régulière et scientifique, qui permet d’avoir un regard objectif sur cette question. Ce que montre CEDRE, c’est qu’au primaire il n’y a pas d’évolution entre 2003 et 2009. Il y a toujours 13 % de faibles et 29 % de performants. Par contre les écarts se sont creusés entre garçons et filles (les garçons pèsent 60 % des élèves faibles en 2009 contre 54 % en 2003). Surtout un écart de 7 points, jugé “significatif” est apparu entre école publique et école privée. La formation des enseignants est dans l’état que l’on sait : la mastérisation s’est traduite par une réduction du temps de formation professionnelle, les moyens de formation continue ont fondu au rythme des contraintes de la révision générale des politiques publiques (RGPP).

Des priorités révisées
Du côté des enseignants, un sondage réalisé par le SNUIPP montre leur désenchantement. Neuf jeunes enseignants sur dix estiment que le métier s’est plutôt dévalorisé. Ils n’étaient que 59 % en 2001. La dégradation de l’image du métier est donc extrêmement forte. On assiste aussi à une forte progression de la pédagogie traditionnelle chez les jeunes enseignants. Deux sur trois (61 %) mettent la transmission des connaissances devant les relations avec les enfants comme motif de satisfaction. La situation était inverse en 2001. “Faire confiance aux méthodes qui ont fait leurs preuves” passe au premier plan des manières d’enseigner (49 %) devant “Utiliser des méthodes innovantes” (45 %). La situation était, là aussi, inversée en 2001. L’importance accordée à l’épanouissement de l’enfant est passée de 71 à 46 % alors que la priorité accordée à “Transmettre le goût de l’effort” a augmenté de 19 à 30 %. Mais le pire est la progression des enseignants qui estiment que la réussite de tous les élèves ne peut pas être atteinte : ils sont 69 %, contre 54 % en 2001.

Le rythme hebdomadaire
Mais de cette période, c’est sans doute le passage à 24 heures d’enseignement plus 2 heures d’aide personnalisée qui est la transformation la plus visible. La forte réduction des moyens des “réseaux d’aide aux élèves en difficultés” n’en est que la conséquence. Rappelons la philosophie : puisque les élèves sont “en difficul...

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