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Entretien

Visions croisées

Visions croisées
Alain Bouvier, observateur objectif du système éducatif, et Bruno Julliard, acteur des changements à venir, répondent aux questions de la rédaction.

Quelles sont, selon vous, les finalités de l’école élémentaire ?

Alain Bouvier : Les finalités sont directement liées au socle commun : contribuer en terme de compétences, à donner les bases indispensables sur le lire, l’écrire, le compter, le raisonner. Mais aussi, dans une approche plus globale prenant en compte les héritages de la culture française, elles devraient permettre à chaque élève – au moment de son arrivée au collège –, de pouvoir s’engager de façon satisfaisante dans des études, et cela d’autant plus que la situation s’est détériorée depuis dix ans ; on est passé d’environ 15 % d’élèves en difficulté à la sortie de l’école primaire à plus de 20 % actuellement.

Bruno Julliard : L’école élémentaire est un élément absolument essentiel dans la lutte contre l’échec scolaire car beaucoup s’y joue. Elle est, Visions croisées pour nous, le temps d’apprentissage des compétences, des connaissances et des savoir-faire fondamentaux. Nous considérons donc qu’aucun élève ne doit quitter cet enseignement sans une maîtrise suffisante de la langue française, objet absolument essentiel, mais aussi sans une maîtrise suffisante des mathématiques, de notions technologiques, du numérique, etc. Mais l’école élémentaire est aussi là pour contribuer à l’émancipation et à l’éveil des élèves, ce qui crée une grande différence avec les programmes de 2008.

Quels sont les moyens que l’Éducation nationale doit se donner pour approcher ces finalités ?

A. B. : Qu’on sorte de l’hypocrisie actuelle et qu’on accepte de mettre à plat complètement les temps scolaires en les regardant de façon annuelle. Parce que regarder les temps scolaires uniquement sur une semaine ne permet pas de voir le temps scolaire effectif, et ne permet aucune comparaison entre pays, car il faudrait tenir compte des jours de congé, des ponts, etc. Je souhaite que l’on fasse le même examen pour les enseignants. C’est-à-dire qu’on cesse de travailler en service hebdomadaire et qu’on travaille sur un volume annuel.

B. J. : Il faut proposer une refondation de l’école en ciblant d’abord le début de la scolarité : l’école primaire. Le contenu de cette refondation aura plusieurs déclinaisons. Mais il y aura d’abord la question des moyens (nombre de postes). Si l’on regarde à l’échelle internationale les moyens que nous accordons à l’école primaire, nous constatons que nous sommes en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE. Il faut plus de professeurs que de classes pour permettre des innovations pédagogiques, mais aussi revoir les rythmes scolaires.

Faut-il modifier les programmes ?

A. B. :...

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