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Comprendre pour apprendre

Comprendre pour apprendre
© Lemoine/BSIP
Plusieurs recherches le prouvent : le niveau orthographique des élèves a baissé. Pourtant l’orthographe est toujours enseignée. Alors comment faire pour que les élèves écrivent en faisant le moins d’erreurs possible ?

Plusieurs raisons sont évoquées régulièrement pour expliquer la baisse du niveau de maîtrise de l’orthographe : les élèves ne feraient pas bien la part des choses entre l’oral et l’écrit (influence des SMS ?), ils n’apprendraient les règles que pour réussir les exercices d’application, ils ne comprendraient ni n’éprouveraient le besoin de s’exprimer de façon correcte à l’écrit… Du côté de l’Institution : le temps consacré à l’étude de la langue est-il suffisant ? Cet enseignement n’estil pas actuellement noyé parmi les autres matières (langue étrangère, EDD…) ? Les enseignants sont-ils suffisamment formés pour enseigner l’orthographe ? Mais, la manière dont l’orthographe est enseignée est-elle remise en cause ?

Les élèves ont des connaissances
Ce qui est fait en orthographe dans les classes se déroule le plus souvent ainsi : les règles sont abordées – de manière plus ou moins active et attractive pour les élèves –, les exceptions sont listées, des exemples – pris généralement dans la vie de la classe ou de l’élève – sont fournis. Puis la leçon est copiée, elle est parfois aussi affichée. Les élèves l’apprennent et la restituent, plutôt bien en général, lors d’exercices d’entraînement. Mais les fautes ressurgissent dès lors que les élèves sont mis en situation de produire de l’écrit, et ils en font là même où ils avaient réussi dans les exercices ! En conséquence, le rôle du professeur est d’amener les élèves à faire le lien entre leurs connaissances en orthographe et leurs productions écrites. Il doit leur faire prendre conscience de leurs erreurs, leur permettre d’identifier les points sur lesquels ils achoppent, et leur faire comprendre pourquoi ils se sont trompés en se référant à leurs connaissances. Lorsqu’ils écrivent, les élèves réfléchissent, même s’ils se trompent. Ainsi de l’élève qui écrit “il desside” pour “il décide” et qui, interrogé, répond qu’il a mis deux “ss” “parce que cela ressemble à dessiner”, verbe qu’il rencontre régulièrement dans sa vie d’élève (notamment dans les consignes) ; cet élève a des connaissances, il a réfléchi. Il ouvre lui-même la piste au professeur, qui va pouvoir préciser ses connaissances et affiner avec lui sa réflexion sur le fonctionnement de la langue. Pour l’exemple cité, le verbe “décider” est emprunté au latin “decidere” (de “et caedere”) qui signifie “couper”, et qui donne au sens figuré : trancher moralement (donc décider). Le français conserve les mots “césure”, et pour les élèves, un mot qu’ils connaissent : “ciseaux”.

Ce qu’il est important de savoir
Contrairement à une idée largement véhiculée, l’orthographe du français n’est pas qu’une succes...

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