Six métiers du cinéma à la loupe
Le métier de réalisateur
Également appelé metteur en scène, il dirige le tournage et la création artistique du film. Il est le responsable de toutes les équipes, qui comptent en moyenne soixante à quatre-vingts personnes, durant le tournage du film. Il doit s’assurer que chaque équipe mène à bien son travail, en fonction du ton et de l’atmosphère du projet final qu’il a en tête. Il supervise aussi ce qu’on appelle la post-production : le montage des images, le montage et le mixage du son et éventuellement la réalisation des effets spéciaux.
« C’est une sorte de chef d’orchestre qui met en musique l’histoire avec tous les instruments qui sont les chefs de poste, la lumière, la régie, le cadre, etc. Séquence par séquence, je mets en scène les comédiens en leur indiquant quel jeu, quel dynamisme et quel cadre je souhaite », explique Nicolas Vanier, le réalisateur de C’est le monde à l’envers !.
Découvrez également l’interview filmée de Nicolas Vanier.
Le métier de chef décorateur
Son rôle est de créer et de mettre en place les décors du film en adéquation avec le scénario et la vision du réalisateur et dans les limites du budget disponible.
Le métier de chef décorateur commence plusieurs mois avant le premier jour de tournage. « À partir de la lecture du scénario, nous réfléchissons avec le réalisateur à des décors et mettons nos idées en commun », explique Sebastian Birchler, chef décorateur de C’est le monde à l’envers ! qui travaille avec Nicolas Vanier depuis une quinzaine d’années. Puis il va en repérage pour choisir les lieux du film et créer des décors intérieurs, soit sur plan, soit en studio, soit dans un endroit existant : par exemple, il crée une tourelle sur la maison de la ferme du Morvan et un puits dans la cour. Pour le film Belle et Sébastien, Sebastian Birchler a voulu fabriquer une crevasse comme en montagne : il a fait creuser un grand tour dans un champ et a mis de la glace dedans.
C’est un métier qui est très manuel car le chef décorateur travaille avec des constructeurs, des sculpteurs, des peintres, des assistants, etc.
Découvrez également l’interview filmée de Sebastian Birchler.
Le métier de directeur de la photographie
Aussi appelé chef opérateur, il signe la photographie du film en compagnie du réalisateur. Il est responsable de l’équipe image, de la qualité des images tournées, de leur éclairage et de l’esthétisme des images tournées. « Mon rôle est de chercher une identité pour le film, de trouver la manière la plus appropriée d’aborder le sujet et de mettre le récit en images », commente Cyrill Renaud, directeur de la photographie de C’est le monde à l’envers !.
Dans ce film éco-responsable dont l’histoire raconte comment les personnages font face à l’absence d’électricité, l’objectif est de travailler au plus près des lumières naturelles, d’être aux bonnes heures pour avoir la meilleure lumière possible pour les scènes. « Mon travail avec l’image est de faire ressentir les choses, de mettre de l’émotion, de rendre la lumière vivante, rendre la manière dont les acteurs se déplacent, faire que le vent ou la pluie deviennent vivants », ajoute le chef opérateur.
Découvrez également l’interview filmée de Cyrill Renaud.
Le métier de scripte
En lien direct avec le réalisateur, le scripte est responsable de la continuité du film. Comme les scènes ne sont pas tournées dans l’ordre chronologique du récit, il vérifie la cohérence entre toutes les parties et vérifie que les scènes tournées sont « raccord » les unes avec les autres et puissent être montées et raccordées les unes avec les autres.
« Une bonne partie de mon métier est de faire des raccords de maquillage, de coiffure, de costume et de ton, de rythme et d’humeur pour garder une unité, explique Donatienne de Gorostarzu, scripte de C’est le monde à l’envers !. Au sein d’une scène, je vais faire en sorte que les comédiens soient coiffés de la même façon, qu’ils soient dans la même humeur : s’ils ont quitté ce bureau en courant, je dois les récupérer dans le couloir en courant. »
Comme le réalisateur tourne plusieurs scènes par jour, son rôle est de rappeler tous les matins aux comédiens où ils en sont dans le film. Elle leur fait répéter leur texte et les replace dans l’humeur de la scène.
Découvrez également l’interview filmée de Donatienne de Gorostarzu.
Le métier d’ingénieur du son
Avec les perchistes, il enregistre sur le tournage les sons d’ambiance et les dialogues en évitant les bruits parasites. Les sons d’ambiance peuvent être les sons de la nature comme le vent ou des sifflements d’oiseau ou de sons plus urbains comme les voitures ou le bruit des pas sur les trottoirs.
Puis il les transmet au mixeur son et au monteur son qui vont les assembler et les intégrer avec les images dans le film. Des bruitages, qui sont réalisés en studio par un bruiteur son, peuvent s’ajouter au film.
« Le travail de prise de son est un travail d’unité et de temps, commente Benoît Iwanesko, ingénieur du son de C’est le monde à l’envers !. Comme nous pouvons tourner une séquence en quatre heures qui va se retrouver dans une scène d’une minute, nous devons avoir le même univers sonore, même si les sons d’oiseaux sont différents entre le début et la fin du tournage de cette scène. »
Découvrez également l’interview filmée de Benoît Iwanesko.
Le métier de régisseur
Le rôle d’un régisseur général consiste à s’occuper de l’organisation matérielle d’un tournage et de gérer le quotidien des plateaux de cinéma pour que tout se passe au mieux. Il est souvent entouré d’une petite équipe. Accueil des comédiens et des figurants, acheminement du matériel technique, installation d’éléments de décor, location de véhicules, respect des règles d’hygiène et de sécurité… « On dit que le directeur de production est le papa du tournage et que la régie est la maman », explique Louana Nedelcu, régisseuse sur le tournage de C’est le monde à l’envers !. Comme les techniciens sont très concentrés sur la réussite de la scène, le régisseur fait la liaison entre le tournage et le monde extérieur. « Il nous est arrivé lors d’un film de bouger un avion sur un aérodrome parce qu’il était dans le champ de la caméra », sourit-elle.