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Entretien

Sophie Rosenberger : "Apprendre pour échanger"

Sophie Rosenberger : "Apprendre pour échanger"
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Les résultats de la France dans le domaine de l’apprentissage des langues restent timides. Ils ne régressent cependant pas, et même ils progressent. L’enseignement précoce des langues vivantes, loin d’être un frein aux apprentissages de la langue maternelle, est un atout majeur pour une réussite en langue durant toute la scolarité et au-delà.

L’École aujourd’hui : Y a-t-il une vraie ouverture vers les langues étrangères en Europe ?
Sophie Rosenberger : Oui, c’est indéniable dans sa réalité même si l’hégémonie de l’anglais est constatée partout en Europe et que l’on doit veiller au maximum à conserver une diversité linguistique, en laissant une place aux langues régionales. L’amélioration des compétences des élèves de l’Union européenne et de la France en langues vivantes est, depuis les années 2000, une priorité partagée. La notion de citoyenneté européenne impliquerait idéalement de parler et de comprendre deux langues vivantes étrangères. Les compétences des jeunes élèves (en anglais) sont assez inégales entre les pays du Nord de l’Europe et ceux du Sud. Le Nord obtient traditionnellement de meilleurs résultats, mais je dirais que les environnements linguistique et culturel y sont pour beaucoup (proximité des langues nordiques et germaniques), dont fait partie l’anglais dont on diffuse de nombreux programmes jeunesse à la télévision. Nous ne sommes donc pas complètement à égalité sur ce plan.

Quelles conclusions a-t-on tirés de l’observation des enfants de familles immigrées ou de couples mixtes pour l’enseignement des langues étrangères ?
S. R. : Ces enfants bénéficient d’atouts incontestables. Les expériences de mixités culturelles et linguistiques sont toujours d’une très grande richesse éducative. L’enfant qui parle déjà une ou plusieurs langues dans son milieu naturel a des facilités pour en acquérir d’autres si “l’apprentissage scolaire” ne reste pas purement ludique et dénué de sens : à quoi ça sert ? Comment ça marche ?

L’enseignement de l’anglais en primaire produit-il un effet mesurable sur les compétences linguistiques des élèves en anglais au-delà du primaire ?
S. R. : À l’arrivée en 6e, les enseignants d’anglais et d’allemand (démarrage de la LV2) constatent une nette motivation et curiosité des élèves, même si les acquis sont assez inégaux. La nature de l’apprentissage est assez ludique en 6e mais “l’apprentissage en bloc lexicalisé” préconisé au primaire laisse place à une importance plus grande accordée à la syntaxe et à la culture.On apprend une langue pour communiquer, échanger, et réaliser des choses plus concrètes (perspective actionnelle).

Comment améliorer l’enseignement des langues étrangères et briser ainsi l’impression de “tourner en rond” en ce qui concerne les apprentissages ?
S. R. : Les moyens (horaires et formation pédagogique) que nous permet l’Institution sont sans doute insuffisants et il est difficile pour des enseignants non spécialistes de penser qu’ils puissent...

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