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Analyse

La pensée créative

La pensée créative
© Christian Lionel-Dupont/Divergence
Pour la psychologie cognitive, l’imaginaire s’apparente à une situation de résolution de problème dans la mesure où la résolution de la tâche doit être suffisamment élaborée pour permettre l’exploration des différentes dimensions du problème et suffisamment flexible pour être susceptible d’évoluer au cours de l’activité. L’imaginaire possède une fonction puissante d’analyse, d’invention et de création, qui est une voie d’accès à la pensée.

Le pouvoir d’imaginer

Imaginer c’est juxtaposer, articuler et synthétiser des images ou des idées pour les reproduire, pour en tirer des arrangements différents. Quand on dit d’un enfant qu’il est créatif, on parle de sa capacité de combiner de manière novatrice des objets ou des idées, de créer de nouveaux arrangements à partir de l’existant. La créativité permet de considérer une situation sous des angles différents et de s’adapter plus facilement aux imprévus de la vie. Un enfant créatif fait preuve d’ingéniosité et trouve des manières de faire inédites. Beaucoup de situations de jeu stimulent l’inventivité, l’ingéniosité et expriment une originalité en donnant "corps" à un projet. Dans la classe, les enseignants choisissent les jeux et les jouets en fonction de leurs qualités et de leurs valeurs fonctionnelle et expérimentale, et parce qu’ils permettent des mises en relation et une structuration par l’expérience.

Connaître

En racontant les événements, l’enfant accède à la fonction symbolique ; c’est le langage qui permet la mise en récit. Il découvre aussi qu’il peut inventer des histoires, des lieux, des personnages, des situations imaginaires. C’est un moment passionnant où il prend conscience du pouvoir de sa pensée. Seul ou en groupe, il va créer des épopées de plus en plus riches, alimentées par les histoires qui lui sont racontées, les images fixes et animées qu’il regarde. Il dessine à partir de ses images mentales, projette ses images intérieures et, parfois, amorce des échanges avec l’adulte et avec ses pairs.
Dès son plus jeune âge, les adultes essaient de le faire entrer dans les rails de la rationalisation par un travail de canalisation et de domestication de son imagination. Bruno Duborgel propose comme valeur éducative la reconnaissance de l’imaginaire enfantin, de la rêverie au sens bachelardien du terme, pouvoir de représentation onirique. Il en appelle à un esprit pédagogique qui poserait le principe d’une réconciliation entre la raison et l’imagination, ce que Michel Maffesoli appelle la "raison sensible"1. L’accomplissement individuel participe du développement global de l’enfant, rééquilibre la part donnée à la culture dans un univers rationalisé et dominé par la technique, dont on craint par ailleurs qu’il soit désenchanté, qu’il se vide de sens. L’art est une connaissance, l’oeuvre d’art une "cosa mentale", une manière de mieux se connaître, de mieux connaître les autres et le monde. Une éducation de l’imaginaire donne toute leur importance aux images, au langage des mythes, à l’épaisseur des contes, en offrant une place au musée intérieur que se construit l’enfant....

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