Introduction
A travers les jeux d’imitation, au cours desquels l’enfant est conscient de faire semblant, se construit la dimension symbolique. Ces jeux donnent vie à des affects et des émotions, à l’instar du jeu de la bobine de Freud et de l’objet transitionnel de Winnicott permettant de supporter l’absence de la mère. A travers les manipulations et les jeux sensori-moteurs s’exercent des fonctions sensorielles, motrices et psychiques.
Jouer, c’est aussi exercer sa personnalité, développer ses sensations, son corps et ses émotions ainsi que sa fantaisie et sa créativité. Jouer, c’est également éprouver le plaisir d’apprivoiser certaines situations et en faire l’expérience par des rôles endossés "pour de faux".
Apprendre en jouant
Alors que trop souvent le jeu apparaissait, ces dernières années, comme propice aux activités de délestage, les nouveaux programmes le considèrent comme un élément important des apprentissages. Il y est envisagé sous ses différentes formes : jeux symboliques, jeux d’exploration et de manipulation, jeux collectifs et de société, jeux fabriqués, inventés, etc. L’accent est également mis sur les jeux structurés visant explicitement des apprentissages spécifiques.
Ainsi le jeu se révèle propre à fonder des démarches d’école nécessitant une organisation de l’espace classe ainsi qu’une gestion du temps et des groupes. De ce fait, il requiert des enseignants une attention toute particulière.
Les coins de jeux
Comme le mettent en évidence l’entretien avec Catherine Valiant, en charge de la ludothèque de l’ESPE de Paris (site Molitor et Batignolles) et l’analyse de ce dossier, les coins de jeux font partie de l’environnement éducatif de la classe. Ils visent des apprentissages précis. Il s’agit de lieux "pédagogisés", aménagés et organisés par l’enseignant à des fins éducatives. Ils sont assortis de règles de vie et de fonctionnement. Ils sont présents jusqu’à la fin de l’école maternelle, mais de façon évolutive, en fonction des centres d’intérêt des enfants et de leurs besoins. Le jeu autonome a une dimension sociale et sémiotique. Il a sa place dans chaque classe car il est propice à la mise en scénario d‘actions aléatoirement, puis logiquement et chronologiquement ordonnées. Il contribue au développement imaginaire et à la construction de relations avec les autres. Les activités dans les coins de jeux ont à voir aussi avec les jeux de rôle imités d’histoires qui fournissent, dans le jeu dramatique, des ré...
Ils ont commenté...