Si nous aimons rythmer nos journées en y programmant une succession d’activités diverses, chacun de nous est dépendant de rythmes biologiques internes, qui conditionnent nos capacités à renouveler notre énergie, à être attentifs, à mémoriser, etc. Le respect de ces rythmes est d’autant plus essentiel chez le jeune enfant en plein développement, dont le quotidien est marqué par des acquisitions majeures et progressives dans les domaines de la motricité, des habiletés manuelles, du langage, des processus cognitifs, des comportements sociaux… Mais la biologie ne nous dit pas tout. En effet, pour se construire harmonieusement et découvrir le monde – c’est-à-dire ce qui lui est étranger, inconnu –, l’enfant a également besoin d’un élément essentiel qui doit se renforcer au cours des premières années de sa vie : la sécurité affective. À la maison comme à l’école, chaque petit d’Homme doit donc pouvoir s’appuyer sur un cadre de vie organisé, des repères temporels forts, des activités bien rythmées et un entourage relationnel capable de répondre à ses besoins de sécurité intérieure. Comment l’École, dans son organisation, et les enseignants, dans leur gestion de la classe au quotidien, peuvent-ils relever ce défi ? Telle est la question à laquelle tente de répondre ce dossier, en donnant la parole à un pédopsychiatre, à un spécialiste des rythmes biopsychologiques, et à des enseignants qui s’attachent à prendre en considération les rythmes de l’enfant dans leur vie de classe.