En mai 2008, Xavier Darcos annonce, sans concertation avec le monde de l’éducation, qu’il appliquera l’une des promesses de campagne du candidat Sarkozy : il rendra le week-end aux familles et supprimera dès la prochaine rentrée le samedi matin de classe à l’école primaire. Ce à quoi il ajoute la suppression de deux heures hebdomadaires d’enseignement pour les élèves, heures renvoyées aux enseignants pour assurer du soutien scolaire aux élèves les plus en difficultés. Les conseils d’école, encouragés par les IA mais aussi par les collectivités territoriales qui voyaient là la possibilité d’économiser des transports scolaires, du chauffage, de l’électricité… votent très majoritairement le passage à la semaine de quatre jours, faisant fi de tous les travaux scientifiques menés depuis plus de 20 ans et démontrant l’absurdité d’une telle organisation du temps scolaire pour respecter au mieux les rythmes d’apprentissage et les rythmes de vie des élèves¹.

Premiers bilans
Les enseignants constatent peu à peu que les deux heures de soutien pédagogique, forcément placées à des moments improbables, si elles ont un intérêt pour une amélioration des relations avec ces élèves vus en petits groupes, n’ont en fait aucune efficacité pour réduire les difficultés de ces mêmes élèves. Février 2010, la FCPE, soutenue par divers experts scientifiques, demande au Ministre d’organiser une grande consultation sur les rythmes scolaires. Celui-ci annonce, en juin 2010, la mise en place de la “Conférence sur les rythmes scolaires”. Le 8 décembre 2010 paraît un rapport d’information déposé par la Commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée nationale qui constate une organisation du temps scolaire insatisfaisante. Dans les pistes d’amélioration proposées, on trouve “interdire la semaine de quatre jours” au profit d’une semaine de quatre jours et demi ou de cinq jours, par une mobilisation du mercredi ou du samedi matin. Il est aussi souhaité que soit trouvé un nouvel équilibre entre temps scolaire et temps périscolaire au service d’une école ouverte. Dans un livre publié en mai 2011, je démontre que les rythmes scolaires sont un faux problème scientifique mais que revoir l’organisation temporelle de l’école relève d’un véritable projet de société : “Réaménager les temps scolaires et leur donner une cohérence avec les autres temps de vie de l’enfant ne peut qu’être un projet éducatif que l’État doit porter, même si les collectivités territoriales doivent mettre à son service toutes les ressources disponibles.”²

Application des mesures
En est-on à ce point de la réflexion dans les dix mesures pour des rythmes plus équilibrés du Rapport d’orientation de la Conférence...