Plus de matinées, moins d’après-midi
Des enfants plus disponibles
Les enfants y perdent leur grasse matinée du mercredi, mais “beaucoup seraient de toute façon obligés de se lever parce que leurs parents travaillent”, note le directeur. Cet aménagement évite aussi la coupure du mercredi selon Bruno Dubernard, enseignant à l’école Victor-Hugo : “Avant, je retrouvais les élèves fatigués le jeudi, surtout ceux qui ont des parents séparés et allaient chez l’un ou l’autre. Le mercredi matin, on travaille bien. Cela remplace un peu le samedi que beaucoup d’enseignants regrettent.” Pour cet enseignant, une après-midi de 1 h 30 est un rythme bien adapté. “J’aurais beaucoup de mal à refaire une après-midi complète, c’est déjà difficile de maintenir l’attention des enfants pendant 1 h 30 ! Ils sont plus disponibles le matin.”
Un avis partagé par une autre enseignante de l’école, qui ne cache pas son enthousiasme. “Je trouve que c’est LA solution, soutient Anne Blossier. Les cinq matinées sont une bonne chose car on travaille bien le matin. De 15 h à 16 h 30 on faisait de l’occupationnel. Globalement, je trouve que les enfants sont plus réceptifs pendant le travail en classe.” Si les enfants se répartissent dans les activités de leur choix en fin d’après-midi, ils n’en suivent pas moins le même cursus que les autres élèves : les activités s’ajoutent aux 24 heures de classe réglementaires mais ne s’y substituent en aucun cas. Les élèves de Conches ont donc les mêmes horaires de mathématiques, de français, mais aussi de sport, d’arts plastiques, etc. que leurs camarades.
Un projet concerté
L’aménagement du rythme scolaire à l’école Victor Hugo a été mis en place en mars 1997 : Conches est alors choisie par l’inspection académique comme site pilote dans le département de l’Eure. Un partenariat avec la DDJS (Direction départementale jeunesse et sport) permet dans un premier temps au projet de voir le jour. Deux ans plus tard, l’opération s’étant avérée un succès, elle est pérennisée grâce à un partenariat avec la CAF (Caisse d’allocations familiales) de l’Eure, qui co-finance actuellement cette initiative à hauteur de 55% au titre du “contrat enfance jeunesse”.
Sur un budget total de 270 000 euros pour 2011-2012, les 45% restants sont financés par la mairie, dont la part tend à augmenter ces dernières années. Il faut dire que le projet est porté depuis ses débuts par l’actuel maire de la ville, Alfred Recours, ancien professeur d’allemand et ancien inspecteur de l’éducation nationale, qui siégea par deux fois à l’Assemblée nationale. Pour la Mairie de cette commune d’un peu plus de 5 000 habitants, l’initiative est une priorité. Elle pèse 2,5 % de son budget total, sans pour autant être répercutée su...