De vrais petits Européens
“Come in, come in.” Les enfants arrivent dans la classe de Pascale Murris, enseignante à Levens (école maternelle des Oliviers), dans l’arrière-pays niçois. Ils s’installent en cercle près du tableau. “Move back please”, demande-t-elle à certains, tout en leur faisant signe avec la main de reculer. “Move back”, répètent les enfants à ceux qui perturbent le cercle. La maîtresse tient dans ses mains la mascotte, signe annonciateur de la leçon d’anglais. “Aujourd’hui, nous allons faire de l’anglais, chacun va commencer par se présenter.” L’enseignante suggère de commencer par “good afternoon”. Les enfants se présentent avec plus ou moins de détails tout en se passant la mascotte : les uns se contentent d’un rapide “I’m Sarah”, d’autres font précéder leur phrase d’un “good afternoon” ou d’un “hello”. “Well done”, les félicite la maîtresse.
Une sensibilisation par le plaisir
“Je les corrige juste, je ne leur demande pas de répéter pour ne pas créer de blocage, précise Pascale Murris. Le principe est que cette sensibilisation à l’anglais est basée sur le plaisir et je ne veux surtout pas qu’il y ait de pression ou de stress.” L’objectif de cette démarche est de mettre les enfants dans le bain, de les habituer aux sonorités d’une langue nouvelle. “Au bout d’un moment, ils disent bonjour indifféremment en français ou en anglais, ça vient tout seul”, constate Pascale Murris. Pour qu’elles restent un plaisir, ces séances d’anglais ont lieu essentiellement sous forme de jeux. Le premier jeu aujourd’hui est le “stand up, sit down”. “On va faire le jeu des petits chameaux”, indique la maîtresse qui parle aussi en français pour éviter que les enfants ne soient perdus. Elle distribue à chacun de petites figurines de couleurs. “Purple, stand up”, lance-t-elle. Les enfants qui ont des chameaux violets se lèvent. On les compte, en anglais bien sûr, puis elle leur demande de se rasseoir : “Sit down.” La méthode employée au cours de ce jeu s’appelle la TPR (total physical response). “C’est une méthode basée sur le fait qu’en accompagnant les apprentissages d’un mouvement, les enfants retiennent mieux. Cela correspond très bien à la maternelle car les enfants ont besoin de bouger. Le mime marche bien aussi”, explique l’enseignante.
Un apprentissage avec le corps
Pascale Murris a découvert cette méthode lors d’un stage de formation pédagogique en Angleterre, financé par le programme Comenius. “...