Des programmes centrés sur l’élève et les apprentissages
Quels sont les quatre points forts de ces programmes que vous pourriez citer ?
Marie-Hélène Leloup : D’abord, il me semble que ces programmes vont au-delà de la seule dimension programmatique. Ils définissent certes les contenus mais ils proposent également des pistes pour la mise en œuvre au plan didactique et au plan pédagogique : démarches à privilégier, explicitation d’activités possibles au sein de la classe pour permettre aux élèves de développer les compétences attendues.
Ensuite, le parti pris rédactionnel se distingue des programmes de 2008 par une centration sur les apprentissages des élèves et pas seulement sur les contenus à enseigner.
Un autre point fort, c’est le rappel de la priorité accordée à la maîtrise de la langue dans sa transversalité, avec une place renforcée pour l’oral et des liens plus explicites avec l’écrit.
Enfin, le recours aux outils numériques est prôné dans un cadre régulier afin d’en faire un véritable outil au service des apprentissages, un enjeu de formation citoyen.
Comment se manifeste cette centration sur les apprentissages dont vous parlez ?
M.-H.L. : La définition pour chaque cycle des spécificités qui le caractérisent, eu égard à l’âge des élèves, permet d’attirer l’attention des enseignants sur des points clés fondamentaux qui valent pour l’ensemble des champs disciplinaires : connaissances constitutives des compétences visées en fin de cycle clairement identifiées ; dimension temporelle des apprentissages, très importante dans une logique de cycle ; rappel de la nécessaire prise en compte du sens et de l’automatisation ; mobilisation des connaissances antérieures dans de nouveaux contextes ; activités de mémorisation, dimension "méta" des apprentissages évoquée dès le cycle 2. Les apprentissages sont également remis en perspective dans le parcours qui conduit à l’acquisition du socle commun.
Pour les apprentissages du cycle 2, quel est l’objectif de cette année supplémentaire ?
M.-H.L. : La nouvelle architecture du cycle 2 qui couvre désormais les classes de cours préparatoire et de cours élémentaire 1re année et 2e année est clairement au service des apprentissages des élèves. L’allongement du cycle doit permettre de prendre le temps de construire des bases solides, d’assurer ce que Viviane Bouysse nomme l’irréversibilité des acquis. Cette année supplémentaire nous oblige collectivement : nous avons à faire en sorte que les élèves maîtrisent les compétences attendues en fin de cycle 2, notamment en français et en mathématiques.
L’intégration de la classe de CE2 dans le nouveau cycle 2 doit donc d’abord favoriser la maîtrise des fondamentaux et être ensuite une forme de pr...