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"Notre concours permet de prendre le pouls de la société"

Sébastien Lasserre
Sébastien Lasserre
Portant un regard différent sur l’exil, « La Lettre » de Rémy Tamalet fait partie des six courts métrages sélectionnés pour le Prix des enfants 2024 du Festival Cinéma For Change. Sébastien Lasserre, producteur et organisateur du concours de scénario qui l’a vu naître, revient sur l’aventure particulière de ce film.

Qui êtes-vous Sébastien et quel rôle avez-vous joué dans la naissance de « La Lettre » ?

Sébastien Lasserre : Tout a commencé il y a quelques années à Gindou, un petit village de 300 habitants situé dans le Lot. Depuis 40 ans maintenant s’y tient tous les ans, à la fin du mois d’août, un festival de cinéma « Les Rencontres de Gindou ». Je codirige l’association qui l’organise et qui met en avant le 7e art toute l’année dans la commune grâce à de nombreuses activités. En 2005, j’ai eu l’idée de lancer un concours de scénario intitulé le Goût des autres qui s’adresse aux 12/18 ans. « La Lettre » est le projet lauréat de 2017 mais il n’a vu le jour qu’en 2022.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le fonctionnement de ce concours ?

S. L. : Comme son nom l’indique, le Goût des autres est un appel à scénario de court métrage sur le thème de l’altérité. Nous souhaitions que la jeunesse s’empare de cette thématique du vivre ensemble en s’éloignant de ce qu’ils peuvent entendre dans les médias. D’ailleurs depuis près de 20 ans que le concours existe, on voit comment les sujets proposés ont évolué et s’adaptent à l’actualité. Nous prenons en quelque sorte le pouls de la société. Dans un premier temps nous sélectionnons 6 projets portés par des jeunes des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Chaque groupe sera ensuite accompagné pour une phase d’écriture à l’occasion d’un atelier avec des professionnels. Enfin, lors de la finale, chacun vient présenter son projet. Le vainqueur gagne la réalisation de son court métrage avec une équipe professionnelle.

Quelle était l’idée de départ de « La Lettre » pour les jeunes porteurs de projets ?

S. L. : Le projet était porté par des jeunes issus de la Creuse, plus exactement d’un petit village qui accueillait des migrants. Et ils souhaitaient en parler en s’éloignant des clichés racistes. Chaque projet est différent mais « La Lettre » a eu besoin d’un temps supplémentaire de développement. Tout simplement car il s’agit d’un film ambitieux autant dans son message qu’en matière de moyens. Le scénario de 2017, intitulé « Pour Hissa », a beaucoup évolué pour arriver à la version de 2022. Mais au final, c’est une bonne chose, car cela nous a permis de prendre du recul sur le sujet. L’acteur que nous avons choisi a lui-même connu ce que traverse son personnage dans le film.

Comment la fiction peut-elle apporter un regard différent sur l’exil par rapport au documentaire ?

S. L. : En réalité pour moi les deux genres sont complémentaires et se nourrissent l’un de l’autre. Les documentaires utilisent les outils de la dramaturgie de la fiction et les fictions s’inspirent de plus en plus souvent du réel sur le fond...

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