Parlez-nous de vous ? Comment vous êtes-vous retrouvé à la réalisation de « Et pourquoi ? »

Olivier Lallart : Depuis près de 15 ans maintenant, je réalise des courts métrages. J’alterne entre des projets personnels et des films plus institutionnels pour les entreprises, les communautés locales ou le milieu scolaire. « Et pourquoi ? » est né grâce à ma collaboration avec Marie Pommier, une enseignante avec laquelle je travaille depuis 10 ans. Nous avons participé à un concours, sur le thème du Zéro Cliché pour l’égalité entre les filles et les garçons, organisé par le CLEMI*. Pour écrire le scénario, nous avons fait appel à Virginie Hallot, comédienne, metteuse en scène et scénariste. Nous avions carte blanche concernant l’histoire, avec comme seule contrainte de réaliser un film adapté à des élèves de 6e.

Comment avez-vous travaillé avec les enfants sur ce film ?

O. L. : Nous avons procédé par étapes. D’abord, nous avons consacré une journée entière à faire des exercices de théâtre et à expliquer aux enfants comment fonctionne un tournage de cinéma. En fin de journée, nous leur avons fait passer un casting pour sélectionner les enfants qui allaient incarner les personnages principaux. Enfin, nous avons tourné le film sur trois jours avec tous les jeunes. J’étais le réalisateur, mais les élèves ont pu participer au film sur différents postes comme le clap, la prise de son ou tout simplement pour faire de la figuration.

Comment les élèves se sont appropriés de ce sujet autour de l’égalité fille/garçon ?

O. L. : De manière assez naturelle. En amont, nous avions fait un travail de recherche sur cette thématique, notamment en lisant une étude qui mettait en exergue certains clichés. Par exemple, dans la cour d’école, les garçons qui jouent au foot occupent une grande partie de l’espace au centre, laissant aux filles seulement les côtés. Nous avons évoqué ces problèmes avec eux en créant un débat et ils se sont à leur façon approprié cette thématique. D’ailleurs les questions que l’on entend à la fin du court métrage viennent d’eux.

Comment, d’après vous, la fiction peut-elle s’emparer de ce sujet de l’égalité entre les hommes et les femmes de manière plus pertinente ?

O. L. : Beaucoup d’œuvres d’art, au sens large, traitent de ce sujet des discriminations homme/femme. Le cinéma le fait aussi depuis plusieurs années, mais ce thème reste trop réservé au cinéma d’auteur. Ce sont de bons films mais ils s’adressent à un public déjà conscient du problème. Je trouve que ça serait plus efficace de faire du cinéma grand public sur le sujet afin de sensibiliser le plus grand nombre et pas seulement les initiés. Malheureusement les grands studios...