Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Agathe Sénéchal : Après le lycée, ayant toujours eu des affinités avec le milieu artistique, je me suis inscrite dans une prépa MANAA**. J’ai eu l’occasion de découvrir les métiers liés au design et à l’animation et j’ai décidé de m’orienter sur cette voie. J’ai par la suite intégré l’école Piktura (ex Pôle 3D) spécialisée en 3D. Le cursus complet comprend la réalisation de deux courts métrages. « Au 8e Jour » est né à cette occasion. Aujourd’hui, grâce à mes diverses expériences, j’ai rejoint le studio de cinéma bruxellois Nwave.

Quelles ont été les différentes étapes pour la conception du court métrage ?

A. S. : Afin d’obtenir notre diplôme, nous devions concevoir et réaliser un film d’animation. Nous avons constitué une équipe de cinq personnes et monté un projet. Nous l’avons pitché devant un jury et nous avons eu la chance d’être retenus. Nous sommes tous les cinq réalisateurs du court « Au 8e jour » mais chacun, en fonction de ses compétences et de ses envies, a occupé un poste différent. J’étais la porteuse de projet, j’ai donc dirigé l’écriture et je me suis chargée d’une partie de la lumière.

Quelle était votre motivation première pour l’écriture de « Au 8e jour » ?

A. S. : Notre idée principale était d’interpeller le grand public sur les menaces qui planent sur la biodiversité. Souvent les personnes qui vivent dans les grandes villes se sentent déconnectées de la nature et elles perçoivent moins les changements que nous sommes en train de vivre, notamment avec la disparition de nombreuses espèces. À titre personnel, je trouve aussi important de faire entendre la voix de ceux qui ne peuvent pas parler comme les animaux.

Comment le style d’animation que vous avez choisi permet-il de mettre en évidence votre thème ?

A. S. : Le fil est venu assez rapidement. Il représente cette idée toute simple que nous sommes tous liés et que nous venons du même endroit : la planète Terre. Cette connexion se traduit à l’écran par ce fil qui nous connecte tous. Et surtout c’est la même matière, la laine, qui constitue tous les êtres vivants : animaux comme végétaux. D’un point de vue plus pragmatique, utiliser une texture unique pour tous les animaux nous a permis de les dupliquer facilement et gagner du temps de calcul.

Pourquoi avoir opté pour un univers poétique ?

A. S. : Malgré son sujet difficile, nous voulions que « Au 8e jour » reste accessible au plus grand nombre. Nous avons donc volontairement choisi un univers enfantin et coloré qui parlerait à tout le monde. Le basculement qui intervient au milieu du film a encore plus d’impact, car justement l’univers ini...